Samedi dernier, CNews lançait “Place aux idées”, un ambitieux magazine éclairé par la pensée d’Eugénie Bastié, du “Figaro”, et par la dialectique de Gabrielle Cluzel, sensiblement plus à droite. L’occasion d’explorer la matrice intellectuelle de l’ultragauche, incarnée par des auteurs comme George Sand, Victor Hugo, Émile Zola ou Michel Foucault. Et de mettre en évidence le complot du grand remplacement grâce à la perspicacité de l’invité d’honneur, Alain Finkielkraut.
Place aux idées, clame le titre de la nouvelle émission de CNews lancée samedi dernier. Quel plaisir de voir une chaîne mettre le débat philosophique à l’honneur. « Bienvenue dans votre nouveau rendez-vous du week-end, salue la présentatrice Clélie Mathias. Une heure avec Eugénie Bastié et ses invités. » Excellente initiative de mettre en vedette la journaliste du Figaro. Les outrances de cette antiféministe réac vont certainement susciter d’intéressantes réactions. « Et face à vous pendant une heure, Gabrielle Cluzel. » Ça va saigner. Gabrielle Cluzel est rédactrice en chef de Boulevard Voltaire, site condamné pour provocation à la haine envers les musulmans. En opposant une représentante de la droite extrême à une représentante de l’extrême droite, CNews montre qu’elle est capable d’un brun, pardon, d’un brin de pluralisme.
« Première thématique que vous vouliez aborder, annonce Clélie Mathias, la gauche et son rapport avec la police. » Eugénie Bastié revient sur la déclaration d’Audrey Pulvar : « Elle a qualifié la manifestation des policiers de “manifestation soutenue par l’extrême droite pour faire pression sur les députés, une image glaçante”. Ces propos sont absolument détestables, faux, manichéens. » En réalité, c’était une manifesation de gauchistes soutenus par Yannick Jadot, Olivier Faure et Fabien Roussel. « Ces propos sont révélateurs d’une dérive d’une partie de la gauche qui est en train de se radicaliser sur les questions de la police et de la sécurité. » Maudite gauche radicalisée quand la droite, jouant l’apaisement, propose simplement l’abandon de l’État de droit.
« Est-ce qu’historiquement ça s’explique ?, demande Clélie Mathias. — Oui, cette haine de la police a deux sources historiques majeures, répond Eugénie Bastié. D’abord, il y a ceux qui pensent que l’État a le monopole de la violence légitime… » Parce qu’ils ont mal lu Max Weber. « Et il y a une autre tradition qui vient notamment de Marx et d’Engels qui dit non, l’État n’est pas légitime parce qu’il représente les intérêts de la classe dominante, de la bourgeoisie, et la police est la gardienne des intérêts dominants. » Une conception erronée, chacun a pu constater que la police était un outil d’émancipation pour les opprimés. « Il y a une deuxième grande source, c’est le gauchisme tel qu’il a pu s’exprimer en Mai 68 avec cette idée CRS=SS, l’idée d’un État policier. » Comme si le ministre de l’Intérieur se mettait au garde-à-vous devant les syndicats policiers d’extrême droite.
« C’est une erreur de la gauche de mépriser la police, estime Eugénie Bastié. Parce que la gauche, c’est la Révolution française, l’article 12 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen : “La garantie des droits de l’Homme et du citoyen nécessite une force publique.” » Tiens, c’est étrange, la journaliste a oublié de citer la seconde partie de l’article : « Cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. » Les révolutionnaires de 1789 avaient dû lire Marx et Engels, ils craignaient que la police serve les dominants. « Y a pas de droit si y a pas de force publique pour la garantir, poursuit Eugénie Bastié. La première des libertés, c’est l’ordre et la sécurité. » C’est déjà ce que disait en 1992 un certain Jean-Marie Le Pen, notoire promoteur des droits de l’Homme.
Clélie Mathias intervient : « J’aimerais avoir l’avis de Gabrielle Cluzel sur tous ces points. » Oh oui, moi aussi ! L’éditorialiste juge que la gauche se « fracture » entre deux options sur la question sécuritaire : « Ou choisir la folle fuite en avant de l’ultragauche ou jouer la carte sécuritaire, être du parti de l’ordre. » Du parti de droite de la gauche. « Ça remonte au XIXe siècle, cette espèce de fascination pour le mauvais garçon. Lacenaire, c’était un délinquant du XIXe. George Sand, Victor Hugo, il y avait toute une intelligentsia bourgeoise qui était fascinée. » Qui chantait « Tout le monde déteste la police » à la fin de ses dîners. « Après, il y a eu Mai 68 et puis, en 1975, Michel Foucault avec Surveiller et punir qui a montré que la prison, c’était pas bien. » Alors que la prison est une formidable école du crime et de la radicalisation.
« On voit ce narratif qu’on retrouve à l’ultragauche qui consiste à plaquer le schéma de la lutte des classes sur ce qui se passe actuellement dans les banlieues. » Sans parler des racialistes qui y plaquent le schéma du racisme. « La rhétorique de gauche, c’est toujours le schéma de Sartre. Ceux qui oppriment, c’est la police, et puis il y a Robin des bois, ou les éternels Zola, que sont l’ultragauche avec les Black Blocs. » Qui canardent nos policiers avec des volumes de L’Assomoir. « On voit que le terroriste de Rambouillet allait s’abreuver dans ce terreau de récriminations. » Pour éradiquer le terrorisme, il faudrait interdire la lecture de Zola. Et pour que cesse définitivement la haine anti-flics, les forces de l’ordre, lors de leur prochaine manifestation, devraient procéder à l’autodafé des œuvres de Marx, Engels, Hugo, Sand, Foucault, Sartre, Zola…
« Mélenchon a parlé de policiers “factieux”, rapporte Clélie Mathias. — On voit bien la référence aux Ligues et au 6 février 1934, décrypte Eugénie Bastié. Mais à ce moment-là, il faudrait le rappeler à la gauche, c’est la police qui a arrêté les Ligues, qui les a empêchées de faire un coup d’État. » Judicieux rappel : le 19 mai dernier, c’était la police elle-même qui manifestait, elle ne pouvait donc s’auto-arrêter. « Il y a une double analogie dans l’imaginaire de la gauche qui la conduit à délégitimer la police – parce que la gauche aime beaucoup faire des analogies, des comparaisons historiques ou spatio-temporelles un peu hasardeuses. » Ça n’arriverait pas à la droite qui fait des analogies entre Zola et les Black Blocs.
« La deuxième référence, détaille Eugénie Bastié, c’est les États-Unis, la question raciale. On va calquer le problème des violences policières aux États-Unis qui est spécifique par rapport aux Noirs américains parce qu’il y a toute une histoire de racisme très différente de la nôtre. » En effet, si les États-Unis souffrent des réminisences de leur passé, des siècles de colonisation et d’esclavagisme ont préservé la France de tout racisme. « On veut absolument trouver un George Floyd français, c’est le discours d’Audrey Pulvar avec Adama Traoré… Elle cite le 17 octobre 1961, Malik Oussekine, Zyed et Bouna, Adama et Théo, des faits divers avec des gens qui sont morts après une confrontation avec la police dont on ne sait pas si la mort était attribuée aux policiers et on sait encore moins si c’était raciste. » Il pouvait très bien s’agir de crises cardiaques ou d’entorses des poumons.
« Ce faisceau d’affaires, déplore Eugénie Bastié, est étalé pour donner la démonstration qu’il y aurait une violence à l’égard des minorités issues de l’immigration. » Que même le Défenseur des droits a dénoncée, succombant lui aussi à l’indigénisme. « C’est la fameuse notion de racisme systémique, une notion complètement complotiste… » Paranoïaque. « Elle suggère que derrière des faits épars, il y aurait une volonté délibérée de l’État de s’attaquer à une certaine catégorie de la population. » Comme si les délinquants des beaux quartiers, Nicolas Sarkozy, Carlos Ghosn ou Patrick Balkany, ne subissaient pas eux aussi clés d’étranglement, plaquages ventraux, tirs de LBD et tabassages en règle.
Clélie Mathias rappelle le laxisme de la justice, Gabrielle Cluzel confirme : « Les délinquants font la loi dans la rue, c’est ce que ressentent les Français. » Résultat, les Français n’osent plus sortir dans la rue, c’est ce que ressent Gabrielle Cluzel. « Pour en revenir aux violences qui peuvent être attribuées aux policiers, ils ont le monopole de la violence légitime. » Légitime pour Gérald Darmanin. « Dans “violence légitime”, il y a “violence” : pour arrêter un délinquant violent, c’est rarement avec un bouquet de roses. » Quoique… Fouetter un délinquant avec des branches de rosier, il faudrait le tenter, ça changerait de la matraque télescopique. « Si l’on prend une petite vidéo bien braquée, on peut vite leur faire ce procès. » D’où la nécessité, pour ne pas déformer les faits, d’interdire de filmer les policiers.
« Il y a une image romantique du délinquant, insiste Gabrielle Cluzel, c’est un peu Les Choristes. » Avec Gérald Darmanin à la place de Gérard Jugnot. « Quand le maire écolo de Lyon dit qu’on va créer des ateliers entre les policiers et les habitants, c’est très révélateur… Et le juge, il va venir en tutu jouer Le Lac des cygnes ? Non, c’est ridicule. » Pourquoi pas un ministre de l’Intérieur dans un rôle de satyre, tant qu’on y est ? Clélie Mathias réclame « le mot de la fin, Eugénie Bastié. — Je citerai le mot de Charles Péguy, “seul l’ordre fait la liberté”. » Contre l’influence néfaste de Zola, Hugo ou Foucault, merci à CNews de réhabiliter Péguy. « Aujourd’hui, il n’y a pas d’ordre dans la cité. » Marine Le Pen l’a dit, « le pays est hors de contrôle ». « L’impunité règne. » Les prisons sont vides. « Plus personne n’a peur de la police. » Ah, que revienne le bon temps où la police terrorisait la population…
« L’invité de Place aux idées : Alain Finkielkraut, annonce Clélie Mathias. Eugénie Bastié, pourquoi avez-vous voulu le recevoir pour cette première émission ? — Parce qu’Alain Finkielkraut, c’est mon chouchou parmi les intellectuels. » Un chouchou tellement chou. « C’est lui qui m’a donné le goût de la vie des idées. » Et le goût des idées rances. « Je vous ai demandé quels sujets vous vouliez aborder, vous m’avez dit que vous adoriez McFly et Carlito et que vous aviez suivi avec intérêt l’interview donnée par le président à ces youtubeurs. — J’en veux énormément à mon époque de m’avoir mis de force dans la bouche un mot comme “youtubeur” et des surnoms comme McFly ou Fly Rider, se désole le philosophe. Qu’est-il arrivé à la France, terre des arts, des armes et des lois, pour devenir le pays de McFly et Fly Rider ? » Ce sont les Hugo et Zola des temps modernes, si j’ai bien suivi.
« Fly Rider, Maxime Nicolle, voulait prendre l’Élysée, rappelle Alain Finkielkraut. McFly y est reçu avec tous les honneurs avec Carlito par celui que les deux compères appellent “le directeur de la Gaule”. Qu’est-il arrivé à la transgression pour qu’elle s’incarne aujourd’hui dans l’insolence de ces jeunes gens tout fiers de faire des galipettes dans les jardins de l’Élysée ? » Il lui est arrivé que c’est Emmanuel Macron qui en a choisi la forme la plus subversive. « C’est l’aboutissement d’un long processus qui remonte à l’invention de la télévision. » Abhorrée par le philosophe au point de ne cesser de s’y pavaner. « Si j’étais jeune moi-même, je me sentirais offensé. Nous vivons un moment particulier de violence chronique… » Le contenu des émissions de CNews en fait foi. « … Tous les jours des attaques contre les pompiers, des tirs de mortier sur la police et puis un médecin dont le cabinet a été saccagé, un maire agressé… » Comme dit Marine Le Pen, « le pays est hors de contrôle ». « Et puis ces rodéos sauvages à Lyon qui ne sont pas seulement des provocations. Ce sont des actes d’occupants : “Nous sommes chez nous et nous narguons le maire en faisant nos rodéos sur la place de l’hôtel de ville.” » C’est l’Occupation avec des motards des cités à la place des nazis. Leurs rodéos sont le symptôme du grand remplacement.
« Voir McFly et Carlito se gondoler, avec ce qui se passe…, déplore Alain Finkielkraut. On ne peut pas partager leur bonne humeur. — Il y a un manque de sentiment du tragique qui est assez ahurissant, approuve Eugénie Bastié. Dans une interview à Zadig, Emmanuel Macron compare la Seine-Saint-Denis à la Californie sans la mer, ça vous fait tiquer. — C’est un entretien de très grande qualité, Macron s’y montre intelligent et fait preuve de sensibilité. Et puis tout d’un coup, la catastrophe, la Seine-Saint-Denis. » Clélie Mathias intervient : « Je sais pas si vous avez vu Éric Zemmour sur ce sujet. — Je l’ai vu », répond Finkielkraut. Pas grave, on va vous le remontrer quand même car c’est une coutume sur CNews de rediffuser les propos de sa vedette dans toutes ses émissions pour faire réagir les invités à la voix de la raison.
« Pour moi, la Californie, c’est ma jeunesse, les hippies, déclare Zemmour. Et aujourd’hui, c’est Google, etc. J’ai pas vu de Google inventé en Seine-Saint-Denis. En revanche, l’État ne sait même pas combien il y a de clandestins. Et la procureure de Seine-Saint-Denis dit que c’est le département le plus criminogène de France. » « J’ai été effaré, renchérit Finkie. Emmanuel Macron érige la Seine-Saint-Denis en modèle, un département où la France assume d’être un pays d’immigration. Cette immigration fait que, comme l’a dit Éric Zemmour, il y a un nombre incalculable de clandestins, que l’intégration n’est pas possible… » Comme sociologue, Zemmour est tout de même plus fiable que Foucault. « Cela veut dire qu’Emmanuel Macron assume d’être le président du changement de peuple et du changement de civilisation. » C’est bien la preuve qu’il dirige personnellement ce complot des élites mondialistes qu’on appelle grand remplacement.
« On a vécu une semaine étrange, reprend Eugénie Bastié, avec le gouvernement qui s’est mis au garde-à-vous au sujet du meurtre d’une femme à Hayange par son compagnon et en même temps ce choix du rappeur Youssoupha pour l’équipe de Bleus. » Ah bon, c’est le gouvernement qui a choisi la chanson de Youssoupha ? Je croyais que c’était les commerciaux indigénistes de la FFF. « Un rappeur qui dans une de ses chansons a proféré un appel au viol de Marine Le Pen », assure la journaliste.
« Premièrement, réagit Alain Finkielkraut, le choix d’un rappeur pour l’équipe de France est très discutable parce que le rap s’adresse à un certain public, une certaine jeunesse. Y a beaucoup de gens qui ont une autre idée de la chanson, de la musique, de la poésie que le rap. » Il aurait fallu une java, seul style authentiquement français. « Ce choix rappelle celui de Black M pour Verdun. On se dit “non-c’est-pas-possible”. » Il n’y en a que pour les Bamboulas. « On aurait pu s’attendre à une protestation massive des féministes. Mais Marine Le Pen est supposée être raciste et pour ceux qu’on dit racistes, il n’y a aucune protection. » Pauvres racistes martyrisés.
« Le racisme désignait une certaine idéologie ou un certain type de comportement, explique Alain Finkielkraut. Aujourd’hui, c’est une accusation kafkaïenne, elle peut tomber sur n’importe qui à n’importe quel moment pour n’importe quelle raison. » Alors que seuls les racialistes sont racistes. « Le RN a toutes sortes de défauts mais la dédiabolisation veut dire que le racisme n’y est plus toléré. » Ouf, je suis rassuré : selon l’enquête menée par notre phare de la pensée, le racisme est éradiqué du RN. Vous savez maintenant pour qui voter.
« Y a un déni de la part des féministes, approuve Eugénie Bastié. — On parle beaucoup de la culture du viol en France et certaines féministes disent que le féminicide est l’aboutissement de cette culture, relève le philosophe. Mais pour les assassinats abominables de Mérignac et d’Hayange, quel rapport entre ces assassinats et la France ? À Mérignac, il s’agissait d’un Franco-Algérien, à Hayange, d’un Serbe qui a obtenu le statut de réfugié politique. » C’est bien la preuve que seuls les étrangers commettent des féminicides, que seuls les barbares perpétuent la culture du viol. Au lieu de s’interroger sur cette dernière, « on devrait s’interroger sur l’usage du droit d’asile ». Et cesser de respecter ces fichus droits de l’Homme. « Quand on dit “encore un féminicide”, on voudrait un peu d’honnêteté intellectuelle. » Rappelons que l’honnêteté intellectuelle consiste à « penser » comme Alain Finkielkraut.
« Un mot de conclusion, Eugénie Bastié, réclame à nouveau Clélie Mathias. — Alain Finkielkraut, je vous trouve toujours très éclairant sur les contradictions des progressistes qui ne voient que les problèmes qui les arrangent et pas les véritables enjeux de l’époque. » Qui sont, rappelons-le, les immigrés, les musulmans, les rappeurs, le droit-de-l’hommisme et la télévision. « Ce que j’aime chez vous, c’est que vous voyez le présent. » En psalmodiant que c’était mieux avant.
Le lendemain soir, dimanche, le 20 heures de France 2 me confirme la déliquescence du pays, dont ses forces de l’ordre sont les premières victimes. Après avoir évoqué l’attaque au couteau d’une policière municipale de La Chapelle-sur-Erdre, Thomas Sotto relaie l’« inquiétude chez beaucoup d’autres policiers municipaux du pays. Ils ont le sentiment d’être devenus à leur tour des cibles ». Si c’est un sentiment, c’est que c’est vrai. « Immersion dans les Alpes-Maritimes. » Un choix très judicieux de la part de France 2 : les Alpes-Maritimes, c’est justement le département où Christian Estrosi organisait récemment une manif de policiers municipaux pour protester contre le Conseil constitutionnel et sa décision de censurer certaines dispositions de la loi Sécurité globale. Nul doute que les témoins interrogés par le JT vont réclamer la dissolution de cette funeste institution.
« À chaque patrouille, relate une reporter, Patrick ne peut s’empêcher de penser aux récentes agressions dont ont été victimes des policiers municipaux. » Des agressions par centaines, à n’en pas douter, même si un article du Monde rappelle que les policiers meurent deux fois moins en mission qu’il y a quarante ans. « On est facilement une cible pour n’importe quel déséquilibré ou autre », confirme Patrick. « Comment la police de proximité peut-elle se prémunir d’une telle attaque ?, interroge la journaliste. À Vallauris, les trente-neuf policiers municipaux sont équipés d’une arme semi-automatique et depuis le mois de janvier, d’un taser. » Ça me semble léger. Pourquoi ne pas les avoir dotés d’hélicoptères de combat ? En outre, Vallauris étant une commune littorale, l’équipement en sous-marins nucléaires d’attaque paraît tout indiqué. « Quand on arrive sur une rixe, confie Patrick, on préfère être armé pour préserver notre intégrité. » Et amputer celle de nos administrés.
La journaliste résume le credo des polices municipales : « S’équiper sans cesse plus pour mieux se protéger », voilà le secret d’un climat apaisé. « À La Trinité, dans les Alpes-Maritimes, les douze policiers municipaux sont tous dotés de ce gilet de protection. » Un policier décrit « une plaque dorsale et une plaque ventrale en Kevlar… C’est très important de se sentir protégé ». Même si l’usage de blindés légers serait plus protecteur. « Cette commune de dix mille habitants a aussi adopté un chien de défense pour l’assister lors de certaines patrouilles. » Il n’atteindra jamais l’effet dissuasif d’un char d’assaut. « Des équipements qui n’étaient pas nécessaires il y a encore quelque temps. » « J’ai commencé il y a presque quinze ans, témoigne un policier, les agressions au couteau, on y était moins sensible. » Or, c’est avec des armes de guerre que l’on soulage la sensibilité des policiers. La journaliste conclut : « Face à l’augmentation des risques… » Formellement établie par l’absence de source. « … La Trinité comme Vallauris répondent de la même façon, elles souhaitent embaucher de nouveaux policiers. » Chargés de protéger les policiers.
Thomas Sotto réapparaît en plateau. « À la longue liste des événements barbares du moment… » Rappelons que, traditionnellement, les barbares sont les étrangers. « … il faut ajouter cet adolescent frappé à coups de marteau vendredi devant un lycée de l’Essonne. » Sûrement par un étranger ou un descendant d’étranger car la France n’a pas plus à voir avec la culture du viol qu’avec la culture du marteau. Puis le présentateur enchaîne : « On vous parle beaucoup en ce moment de ces jeunes qui dérivent, de ces bandes qui dérapent, de ces quartiers qui peuvent sembler hors de contrôle… » Comme dit Marine Le Pen, « le pays est hors de contrôle ». Cependant, France 2 a encore quelques efforts à faire pour atteindre le niveau des débats d’idées proposés par CNews.