Enfant star : Zendaya, l’icône d’une génération
1616 © Peters Doug/EMPICS Entertainment/ABACA
De Disney Channel à Spiderman, Zendaya a parcouru un long chemin. Actrice, chanteuse, mannequin, danseuse et productrice, la jeune femme est devenue une personnalité incontournable d’Hollywood. À 25 ans, elle brille autant par son talent que par son engagement. Retour sur un succès fulgurant.
ParAna MichelotLe monde l’a découverte sous les traits de la rebelle Rocky Blue dans la série « Shake It Up » de Disney Channel. Aujourd’hui, elle joue dans les plus grands blockbusters internationaux. Zendaya Coleman a su se faire un nom dans le milieu du cinéma et de la mode, s’imposant comme une actrice incontournable.
L’étoffe d’une superstar
Zendaya Maree Stoermer Coleman voit le jour à Oakland en Californie en 1996. Elle grandit au milieu de différentes cultures avec une mère d’origine allemande et un père Zimbabwéen et Congolais. Son prénom vient d’ailleurs de la langue du Zimbabwe et signifie « rendre grâce », comme elle l’a expliqué dans une interview pour la version britannique de « Vogue ». Encouragée par sa mère, directrice de théâtre, elle étudie à l’Oakland School of the Arts pendant son adolescence. Elle joue pour la première fois dans une publicité de jouets, « ICarly », en 2009, aux côtés de Stefanie Scott. Par la suite, elle est engagée en tant que mannequin pour plusieurs enseignes comme Macy’s, Old Navy et Mervyns. Avant de débuter sa carrière d’actrice dans la comédie musicale « Once on this Island », dans laquelle elle joue le rôle de Ti Moune, puis dans le spectacle « Caroline Or Change ». La jeune femme décide très vite de se faire appeler uniquement par son prénom. Dans une interview pour « GQ », elle raconte : « La jeune fille que j’étais pensait que le surnom unique avait une belle allure. Elle se disait que c’était cool, comme Prince. » Elle n’a alors que 12 ans quand son manager l’encourage à prendre son prénom comme nom de scène, elle se souvient que cela a confirmé sa décision. Elle confie à « Variety » lui avoir répondu : « Ouais, comme Beyoncé ? »
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— sharmaine debba Sun Sep 29 05:01:15 +0000 2013
Une enfant timide
Mannequin, actrice, mais aussi danseuse, Zendaya a participé avec Selena Gomez au clip « I’m Gonna Arrive » de Sears Commercial. Elle déclare dans une interview pour le magazine « W » : « Quand j’étais enfant, ce qui m’intéressait le plus était la danse. À 8 ans, je faisais partie d’une troupe de hip-hop. »
Mais c’est en 2010 que sa carrière décolle lorsqu’elle est sélectionnée pour participer à la série Disney Channel « Shake it Up ». Elle joue le personnage de Rocky Blue et donne la réplique à Bella Thorne, qui incarne CeCe à l’écran. Le scénario est simple mais efficace : deux jeunes femmes qui aspirent toutes deux à devenir danseuses professionnelles se rencontrent et tentent de réaliser leur rêve. Le programme est un succès aux États-Unis et dans le monde entier. La famille de l’adolescente déménage à Hollywood pour qu’elle puisse travailler dans les meilleures conditions. En 2011, Zendaya est nommée aux Teen’s Choice Awards, dans la catégorie meilleure actrice dans une série télévisée, grâce à son rôle. L’année suivante, elle joue dans le film « Amiennemies », toujours en binôme avec Bella Thorne. Le long-métrage séduit le public et Zendaya est nommée aux Kid’s Choice Awards en tant que meilleure actrice dans une comédie. Si tout lui réussit, la comédienne n’en reste pas moins une enfant. D’un naturel timide, la jeune fille a très peur d’échouer et fait face à beaucoup de pression : « J’avais toujours cette peur d’échouer et de ne pas bien faire », raconte-t-elle à « GQ ». Elle poursuit : « J’étais extrêmement timide, au point que mes parents ont cherché des conseils pour gérer ce problème. Je me souviens que mon styliste me disait : “Tu es froide. Les gens pensent que tu es méchante parce que tu ne parles pas.” Alors qu’en réalité, j’étais seulement très stressé et nerveuse. » Elle ajoute : « Même des années après, j’essaye toujours de surmonter cette timidité de l’enfance qui me définissait. »
« Je dois tout à ma famille »
Très entourée par sa famille, la jeune femme ne s’est jamais laissé impressionner pour autant et a toujours su imposer ses limites malgré son jeune âge. En interview pour la version anglaise de « Vogue », elle se souvient avoir refusé d’embrasser un des acteurs de la série pendant le tournage : « Je me souviens d'avoir dit : "Je ne vais pas faire ça. Je vais l'embrasser sur la joue parce qu'on ne m'a pas encore embrassée et je ne veux pas que ce baiser soit filmé" ». Claire Stoermer et Kazembe Ajamu Coleman ont toujours été présents pour leur fille et l’ont soutenue dans chacun de ses projets. La preuve : Zendaya se destinait tout d’abord à une carrière de basketteuse. Ses deux parents jouaient au basket lorsqu’ils étaient enfants, c’était donc naturel pour eux de l’encourager dans cette voie. « J’étais censée devenir une basketteuse, pas une actrice », déclare-t-elle dans « The Bay State Banner ». Elle ironise : « Mon père était mon professeur d’éducation physique. Donc je n’avais pas de pause, il me coachait au quotidien. ». Mais alors que ses parents l’imaginent déjà faire carrière en NBA, ses projets changent et elle se tourne vers la comédie : « Je veux me produire sur scène, je veux être actrice. » Une fois encore, ses parents lui apporteront tout leur soutien. En 2016, invitée dans l’émission d’Ellen DeGeneres, elle affirme : « Je dois dire que je dois tout à mes parents, je suis très chanceuse d’avoir les parents que j’ai. Ils m’ont toujours inculqué des valeurs fondamentales qui m’aident au quotidien. Je dois tout à ma famille. »
Un modèle pour les jeunes
En 2013, alors que la série « Shake it Up » prend fin, Zendaya décide de sortir son premier album baptisé sobrement « Zendaya ». La même année, elle participe à l’émission américaine de « Danse avec les stars » et se qualifie pour la finale. « Je suis heureuse d’être allée aussi loin et je pense que c’est la chose que je dois retenir de cette aventure », a-t-elle déclaré à « MTV News » à l’époque. Après la musique et la danse, Zendaya se lance dans l’écriture. Son livre « Between U and Me : How to Rock Your Tween Years with Style and Confidence », vise à aider les jeunes adolescentes à traverser cette période parfois compliquée grâce à plusieurs conseils. « L’adolescence peut être une période très cool et excitante, mais ça peut aussi être un moment difficile dans la vie d’une jeune fille. C’est le moment où l’on trouve sa voie et son propre style aussi. […] J’espère que ce livre aidera les jeunes filles à traverser les périodes difficiles et à apprécier les bons moments de l’adolescence. », expliquait Zendaya à « Business Wire » en 2013. Contrairement à beaucoup d’enfants stars rendus célèbres grâce à Disney Channel, Zendaya n’a pas cherché à s’éloigner de la chaîne puisqu’en 2015, elle signe pour jouer dans une de leurs nouvelles séries : « K.C. Undercover ». « J’ai accepté de rejouer dans une série Disney Channel à une seule condition : être dans une position de pouvoir », a-t-elle raconté à « Cosmopolitan » en 2016. Zendaya tenait à ce que son personnage permette à des jeunes filles de différentes origines de s’identifier à une héroïne, mais aussi à casser les codes de l’héroïne Disney Channel classique. « Ce qui est très important pour moi c’est la diversité. C’est dur pour une ou un adolescent de regarder la télévision et de ne voir personne qui lui ressemble. La représentation, c’est primordial”, affirme-t-elle. Elle poursuit : « Je voulais être sûre que mon personnage n’était pas doué pour le chant, la danse ou la comédie, qu’elle n’était pas une héroïne aux talents artistiques. Une fille peut être autre chose que cela. Je voulais que mon héroïne pratique les arts martiaux, qu’elle soit capable de faire tout ce qu’un homme peut faire. Mais je voulais aussi qu’elle ne soit pas “la fille cool” qu’elle rencontre des difficultés dans sa vie sociale aussi. Je voulais qu’elle soit une fille normale avec une vie extraordinaire. »
Une artiste engagée
Très fière de ses origines, Zendaya est devenue une figure de la lutte antiracisme à Hollywood. « En tant que jeune femme, qui est elle-même en perpétuelle évolution, je trouve très important d’apprendre aux autres jeunes à savoir qui ils sont et à en être fiers. Dès ma naissance, je savais qui j’étais. Tout était déjà résumé dans mon nom », assure-t-elle à « The Hollywood Reporter ». L’actrice revendique son identité africaine : « J’ai un prénom africain. Mon deuxième prénom est le deuxième prénom de ma mère. C’est un prénom français, mais mes parents l’ont orthographié autrement pour lui donner une prononciation africaine. Ensuite, j’ai « Stoermer » et « Coleman », j’ai littéralement une frise chronologique de mon histoire familiale dans mon nom. Ce nom, c’est moi. Je viens d’Afrique, tout comme je viens d’Allemagne et je suis très fière de cet héritage. » En 2015, c’est donc tout naturellement que Zendaya se rend à la cérémonie des Oscars avec les cheveux coiffés en dreadlocks. Un choix qui lui vaudra des critiques négatives de la part de la journaliste de « E ! News », Giuliana Rancic. Cette dernière avait tenu des propos polémiques, affirmant que les dreadlocks de la star devaient sentir « le monoï ou pire la marijuana ». La comédienne avait alors répondu dans un post Instagram : « Entre une blague et un manque de respect, la ligne est très fine. […] En portant des dreadlocks sur le tapis rouge des Oscars, je voulais les mettre en valeur, pour rappeler aux personnes de couleur que nos cheveux sont beaux tels qu’ils sont. Pour moi les dreadlocks sont un symbole de force et de beauté… » Afin d’appuyer son propos, cette année-là, Zendaya collabore avec Mattel. La marque créée une barbie inspirée de son look ce jour-là. Elle se bat également contre les standards de beauté imposés aux femmes. En 2015, après avoir posé en couverture du magazine « Modeliste », elle constate que ses photos ont été très retouchées. Agacée, elle décide de dénoncer cette pratique sur Instagram en dévoilant la photo originale sans retouches : « J’ai eu une séance photo aujourd’hui et j’ai été choquée de découvrir que mes hanches et mon torse, qui sont ceux d’une femme de 19 ans, ont été transformés sur les images. C’est ce genre de choses qui crée des idéaux de beauté féminine irréalistes. » Après sa publication, le magazine a finalement retiré les images retouchées avant la parution du magazine et s’est excusé auprès de la star. Quelque temps plus tard, elle devient égérie de la marque CoverGirl afin de « célébrer la beauté de toutes les femmes, peu importent leurs origines et leurs couleurs de peau », comme elle l’expliquait sur Instagram.
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Un succès fulgurant
Zendaya est également devenue une icône de mode, chaque apparition qu’elle fait sur un tapis rouge est scrutée par des millions de personnes. La star s’amuse à composer des tenues colorées, excentriques et parfois même dignes de conte de fées comme sa robe Cendrillon portée au Met Gala. L’annonce du lancement de sa ligne de vêtements « Daya », n’a donc pas été une grande surprise en 2016. Ses collections se voulaient unisexes afin d’être accessibles à tous et de briser les codes de la mode. À partir de 2017, Zendaya revient au cinéma et enchaîne les grands rôles. Elle joue le personnage de Michelle Jones dans « Spiderman : Homecoming », elle partage ensuite l’affiche avec Zac Efron dans « The Greatest Showman ». En parallèle, elle devient égérie Lancôme et fait une collaboration avec Tommy Hilfiger. Elle s’essaye également au doublage de dessins animés comme dans « Yéti & Compagnie ». Elle tourne dans un second Spiderman baptisé « Spiderman : Far From Home » en 2019, avant de devenir la star de la série « Euphoria » de HBO. À l’écran, elle incarne Rue, une jeune adolescente qui doit faire face à la dépression et à son addiction à la drogue. Un moyen pour l’actrice de lever le voile sur des sujets encore tabous chez les jeunes adultes. En 2021, alors que la pandémie du Covid-19 paralyse l’industrie du film, Zendaya et son ami Sam Levinson ont l’idée de tourner un film malgré le confinement. Entièrement filmé de nuit, le long-métrage en noir et blanc « Malcolm & Marie » révèle toute la palette d’émotions que l’actrice est capable d’exploiter en jouant. Au-delà de sa performance, Zendaya est également productrice de l’œuvre. Cette année, elle tient également un rôle dans le film à succès : « Dune », aux côtés de Timothée Chalamet et dans le tout nouveau volet de la saga « Spiderman : No way home ». L’acteur qui incarne le super-héros, n’est autre que Tom Holland, son compagnon avec qui elle vit une belle histoire depuis plusieurs mois. Devenue une grande actrice, Zendaya s’autorise à voir encore plus grand, sans oublier les causes pour lesquelles elle se bat. En octobre dernier, elle affirmait à la version britannique de « Vogue » : « Si jamais je deviens réalisatrice, je sais que les protagonistes de mes films seront toujours des femmes noires. »