Neige Comment fonctionne le club de La Clusaz, qui va fêter son 90e anniversaire cette année ?

Neige Comment fonctionne le club de La Clusaz, qui va fêter son 90e anniversaire cette année ?

Le débat fait rage. Fondé le 15 janvier 1931, le Ski Club de La Clusaz célèbre cette année son 90e anniversaire. D’après certains livres, il se murmure pourtant qu’il existait déjà cinq ans plus tôt, en 1926. Derrière ces balbutiements de l’histoire, tout le monde s’accorde aujourd’hui à dire que La Clusaz reste un formidable réservoir des équipes de France. Cet hiver, ils sont 17 à s’habiller en bleu blanc rouge : 13 à la FFS en alpin, biathlon, ski de fond et snowboard, 2 à la FFME en ski alpinisme et 2 à la FFHandisport en para snowboard et para ski de fond.

« L’une de nos forces est de posséder un local commun pour regrouper toutes les sections » se félicite Stéphane Vittoz (49 ans), directeur depuis 17 années du club des Sports où il aura occupé toutes les fonctions depuis quarante ans. Une stabilité visible à tous les étages du paquebot. « Même si nous sommes des compétiteurs avec cette volonté de voir nos jeunes réussir, il n’y a aucune pression de résultats. On le perçoit dans l’encadrement concocté avec 90 % d’entraîneurs passés par le club. » On y retrouve des figures indéboulonnables en alpin comme Lionel Anguenot, le papa de Léo, fidèle à la maison depuis près de 30 ans ou Antoine Rachel, 20 ans de boutique au rayon freestyle.

Buratti : « Chez nous, il y a énormément de respect entre toutes les disciplines »

Le jour de notre visite, le 16 novembre, les deux techniciens partageaient d’ailleurs avec leurs groupes respectifs le même espace au pied des pistes pendant que les fondeurs tournaient au même moment aux Confins grâce au miracle du snowfarming. Sous l’œil amusé du clocher encore dépourvu de sa tenue d’hiver, la relève de la station haut-savoyarde profitait de son mardi après-midi banalisé pour le sport-scolaire.

Neige Comment fonctionne le club de La Clusaz, qui va fêter son 90e anniversaire cette année ?

« À La Clusaz, il n’y a pas d’inégalité entre les disciplines. Dans certains clubs, c’est un peu la guerre si tu ne viens pas de l’alpin. Chez nous, il y a énormément de respect entre les coachs et les athlètes de chaque discipline », soulève Benoît Buratti, cinq saisons en équipe de France de slopestyle et big air.

« Notre boulot, c’est la base : détecter, former et faire découvrir la pratique d’un sport en compétition. Nous souhaitons que nos jeunes s’épanouissent et puissent éventuellement atteindre, pour certains, le comité (Mont-Blanc) et les équipes de France », résume Stéphane Vittoz à propos des 350 licenciés des sections neige, soit la plus grosse moitié de ce club omnisports aux 600 membres quand on englobe les onze sections avec le VTT, le cyclisme, le hockey sur glace, le patinage, l’escalade, le tennis et le parapente.

Un ratio impressionnant pour une commune de 1850 habitants à la réputation mondiale grâce aux exploits des légendes locales Guy Perillat, Régine Cavagnoud, Vincent Vittoz, Edgar Grospiron ou Candide Thovex. « Cela fait rêver les enfants mais l’objectif premier reste l’école de la vie comme aime à le rappeler Didier Gallard (président du club des sports). Cela passe par le dépassement de soi et le respect des uns et des autres », insiste Stéphane Vittoz.

Tapis indoor et système D

Une tradition perpétuée aujourd’hui par les Hugo Lapalus, Jules Chappaz, Théo Schely, Quentin Sodogas, Timothé Sivignon, Louison Accambray ou Garance Meyer. « Même si nous détenons une bonne recette, nous n’avons pas les infrastructures pour lutter à armes égales avec la concurrence étrangère » regrette toutefois Antoine Rachel, le roi du système D. « Nous savions qu’à un moment donné, il n’y aurait plus assez d’argent pour s’entraîner donc nous avons cherché des solutions. »

Le responsable de la section freestyle s’est ainsi précipité sur un trampoline arraché à un club de gym albertvillois contre un billet de 3000 euros pour travailler les rotations tout l’été. Le prolongement du vieux balcon équipé d’un PVC destiné à confectionner le rail d’un parcours de slopestyle bâti au pied de l’airbag.

Des outils à la performance complétés cet automne par l’acquisition d’un tapis mutualisé à l’ensemble des clubs des Aravis (La Clusaz, Le Grand-Bornand, Manigod et Annecy-Semnoz). Une pièce rare achetée à TDVC, l’ancienne structure indoor basée à Cluses où les meilleurs mondiaux, d’Alexis Pinturault à Daniel Yule, venaient peaufiner les détails. « Seul le club de Courchevel en avait un », apprécie Lionel Anguenot, ravi de pouvoir pousser le travail technique sur le seuil de la porte.

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