Deux femmes condamnées pour séquestration et vol d’un jeune déficient à Rouen
Pourquoi deux filles de 18 ans ont-elles séquestré, frappé, humilié et volé un jeune homme déficient, placé sous curatelle renforcée, à son domicile rouennais le 15 décembre 2020 ? L’affaire examinée vendredi 7 janvier 2022 devant le tribunal judiciaire de Rouen n’a pas donné de réponse quant aux motivations de ces deux jeunes femmes.
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Livrées à elles-mêmes depuis plusieurs mois, sans repère familial depuis l’enfance, en quête d’un endroit pour passer la nuit, elles avaient élaboré un scénario en se donnant de faux prénoms, accompagnées ce soir-là d’une mineure en fugue, utilisée comme appât et dont le cas relève du juge des enfants.
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— Paudimodel Wed Mar 01 02:54:25 +0000 2017
Violences et humiliations
L’une des deux majeures s’était fait inviter par la victime, qu’elle connaissait déjà, à prendre un café en compagnie de ses complices. « Il voulait sortir avec moi. J’ai fait croire que oui pour dormir au chaud », murmure la plus âgée. Sa copine imagine également que le garçon voulait une relation, « mais je voulais pas coucher, c’est pour ça qu’on a utilisé la plus jeune ». Travaillant dans un ESAT, le jeune homme naïf, âgé de 26 ans mais dont l’âge mental est plutôt celui d’un adolescent, propose même de sortir acheter de l’alcool mais revient bredouille. La situation dégénère à son retour. Le déchaînement de violence aurait duré de 18 à 21 heures dans l’appartement. Tandis que l’une donne des coups de pied dans le ventre, l’autre distribue des baffes au visage, elles lui attachent les pieds et les mains, l’étranglent, lui mettent un couteau sous la gorge, l’aspergent de nourriture, de liquide vaisselle, lui baissent le pantalon, le caleçon, crachent sur son sexe, et filment le tout. La victime n’oppose aucune résistance. Les agresseuses le menacent de représailles : « On va te niquer si tu portes plainte. » Elles quittent les lieux en volant son téléphone, une PlayStation, des vêtements, en l’enfermant et emportent les clés.
Honte
À l’audience, les deux furies font profil bas. L’une avoue : « Je ne sais pas quoi dire. » L’autre révèle qu’elle s’est aperçue en fouillant dans les papiers de leur proie qu’il était handicapé : « J’ai vu qu’on était dans la merde. »
Le lendemain, le père découvrira son fils qui lui fait signe par la fenêtre. « Il avait tellement honte d’avoir été agressé par des filles qu’il a d’abord raconté que c’étaient des hommes. Il est encore traumatisé. Il a changé ses itinéraires pour ne pas rencontrer ces demoiselles », explique le père.
Pour ces faits « à la limite de la torture et de la barbarie sur personne vulnérable, avec préméditation, passibles de dix ans d’emprisonnement », le tribunal les a condamnées respectivement à quinze et douze mois d’emprisonnement avec sursis probatoire de deux ans, une indemnisation à hauteur de 6 559 euros et interdiction de contact avec le jeune homme. « C’est à vous de changer de trottoir », a précisé la juge.