Travailler son style autant que son swing

Travailler son style autant que son swing

Par Frédéric Brun
Publié , Mis à jour

Sur les greens, les joueurs respectent l’étiquette. Entre influence du streetwear fluo et renouveau d’une esthétique pastel, teintée de vintage, le golf a repris des couleurs.Travailler son style autant que son swing Travailler son style autant que son swing

Le handicap le plus facile à corriger pour un golfeur, même amateur, c’est sa garde-robe. Cette activité de plein air cultive les paradoxes. Ce sport individuel se pratique en groupe. Faisant la part belle désormais aux matières techniques, les tenues y sont toujours soumises à une étiquette subtile, faite de traditions et de non-dits.

Vêtements techniques

Jeans et tee-shirts restent au vestiaire. La casquette est de mise, mais pas à l’envers. La couleur est encouragée, mais se parer comme un papillon exotique jettera vite le doute. Même la jeune génération des golfeurs influents, comme John Daly ou Rickie Fowler - célèbre pour ses tenues turquoise ou orangées - ont intégré les codes classiques pour mieux exprimer leur créativité. Devenue épreuve olympique en 2016, le golf est une discipline mondaine ou professionnelle depuis plus d’un siècle. «Le businessman américain est un monsieur qui, toute la matinée, parle de golf à son bureau et qui, le reste de la journée, discute affaires sur le terrain de golf», s’amusait Jerry Lewis.

Les apparences ont donc leur importance et mieux vaut aussi savoir en jouer. Pour les membres d’une institution, il convient de pratiquer sous les couleurs de son club. Plus généralement, le polo aura la préférence des amateurs. Les fournisseurs traditionnels ont toujours le vent en poupe, comme Lyle & Scott et Callaway, ou Footjoy. Et bien sûr Nike, partenaire de longue date des grands champions, en particulier Tiger Woods, qui aura permis au golf de faire sa mue d’élargir son audience. En France, la marque Golfino a su régénérer un genre un peu compassé, avec des vêtements techniques pensés pour le golf, mais pouvant aisément être portés loin du club house par des non-initiés.

Marques branchées

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Néanmoins, croire que les fairways sont une bulle protectrice contre les modes serait faire l’autruche ou avoir un problème de vue. En effet, depuis quelques saisons, le streetwear a fait son apparition, attirant vers ce sport une nouvelle génération de joueurs au gré de collaborations bien senties avec des marques branchées. Stephen Malbon a été l’un des premiers à ouvrir la porte. Une brèche dans laquelle se sont engagés les grands équipementiers sportifs, comme Adidas avec sa récente collection avec Palace Skateboards, la marque londonienne fétiche des skateurs. Chez les pros, Dustin Johnson ou Sergio García ont emboîté le pas et arborent ces tenues fluo lors de tournois médiatisés.

À l’opposé, un style néoclassique s’est largement développé, inspiré des belles références vintage, piochant les bons éléments de la période Art déco ou des années 1960 et 1970. Certains amateurs se réjouissent ainsi du retour annoncé des débardeurs Fair Isle, un tricot jacquard aux couleurs multiples en vogue dans les années 1930, redevenu l’apanage des joueurs les plus pointus. Comme lors du choix d’un costume, ils savent aussi que la pièce la plus compliquée et décisive de la garde-robe, c’est le pantalon. À ce jeu, Ralph Lauren, avec sa ligne RLX, dédiée au golf et adoptée par les joueurs les plus chics, comme Justin Thomas, remporte la coupe.

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