Education non-genrée : on commence par quoi ?

Education non-genrée : on commence par quoi ?

Par StarOfServicePublié le PartagerEnvoyer par e-mail

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Je certifie ne pas envoyer d'e-mail indésirablePas question d'enfermer nos enfants dans des cases. Éduquer un enfant sans tenir compte de son sexe biologique est une préoccupation sociétale majeure pour pallier les inégalités. Ok, et on commence par quoi ? Quelques pistes de réflexion direction une éducation non-genrée.

Malgré l’évolution des mœurs et les révolutions sociétales du XXe et XXIe siècle, le constat demeure troublant et cela ne se limite pas à la polémique autour de la « genrification » des jouets pour enfants. Aujourd’hui, les filles et les garçons sont éduqués de manière différente. Dès le plus jeune âge, ils sont confrontés à des normes genrées qui constituent un frein à leur épanouissement personnel. Ce phénomène n’est pas seulement dû à de la mauvaise volonté. Il s’agit plutôt d’un schéma reproduit par des parents qui, eux-mêmes, ont grandi sur ce modèle. Fort heureusement, la tendance s’inverse progressivement et l’éducation non genrée n’est plus autant en marge. Comment partir sur de bonnes bases et l’adopter ? Voici quelques pistes de réflexion.

Comprendre ce qu’est ou n’est pas l’éducation non genrée

L’éducation non genrée n’a pas pour ambition de nier l’existence d’un sexe assigné à la naissance. Cette approche part plutôt du postulat que le genre est une construction sociale et qu’il appartient à chaque individu de se définir soi-même. Et sur ce point-là, certains pays sont plus en avance que d’autres. En Suède, considérée comme l’un des pays les plus égalitaires au monde, l’école publique prône la pédagogie neutre et le programme, mais aussi le comportement des enseignants a été revu en ce sens pour permettre aux enfants de s’épanouir pleinement. Un modèle qui commence à inspirer d’autres pays d’Europe. Ainsi de plus en plus de parents séduits par la méthode la choisissent pour l’éducation de leurs propres enfants.

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Contrairement aux idées reçues, l’éducation non genrée ne requiert ni forcément de choisir un prénom neutre pour son enfant ni d’utiliser le prénom « iel », des particularités que l’on doit plutôt à l’éducation theybies. Il s’agit plutôt de briser dès le plus jeune âge tous les stéréotypes de genre et éduquer son enfant de façon positive, en lui inculquant qu’il a les capacités de réussir ce qu’il entreprend, indépendamment de son sexe biologique.

En finir avec les clichés de genre au quotidien

Education non-genrée : on commence par quoi ?

Tous les apprentissages de près ou de loin sont encore marqués par des connotations de genre. Très vite, lors du cursus scolaire, l’accent est mis sur les hommes célèbres lorsque les femmes célèbres ne se comptent que sur les doigts d’une main. À la maternelle, les filles ont droit aux contes de princesses et les garçons aux chevaliers. Poser les bases d’une éducation non genrée nécessite de s’éloigner des ressources qui depuis plusieurs dizaines d’années sont des références en matière d’apprentissage et de plébisciter des manuels, des livres et des techniques pédagogiques novateurs. Aujourd’hui il est possible de trouver des petites histoires où un garçon pleure en serrant sa poupée et d’autres où une fille monte à cheval et manie l’épée… Et dans certains autres ouvrages, le genre du personnage principal peut ne pas être défini…

Si les premières années, les enfants n’ont pas conscience de leur sexe biologique, et ce jusqu’à l’âge de 4 ans, ils restent très manipulables et influençables par leur environnement. Les gens, les objets, les occupations et les lieux dans lesquels ils évoluent définissent aujourd’hui ce qu’ils seront demain. Il est essentiel d’inculquer à ses enfants que les passions et activités et centres d’intérêt n’ont pas à être normés par le sexe. Ainsi, une fille peut parfaitement jouer à la console avec sa mère pendant qu’un garçon va choisir des vêtements avec son père, même si les carcans sociaux auraient préféré que ce soit le contraire.

Construire un environnement sain

À la maison, c’est aux parents de montrer le bon exemple. Un enfant aura plus de facilité à se construire sa propre identité s’il voit ses parents tous deux assurer les tâches relatives à l’entretien de la maison. Ainsi, le ménage, le repassage ou la vaisselle ne seront pas à ses yeux l’apanage de maman ou le bricolage celui de papa. Il sera moins tenté de rechigner à accomplir telle ou telle action sous prétexte qu’elle ne fait pas partie des missions assignées par la société à son sexe. Mais les efforts ne doivent pas se limiter à montrer un partage égal des tâches. Il s’agit d’aller plus loin en prouvant qu’en matière d’émotion, chacun est libre d’en manifester. Un père est tout à fait en mesure de donner de l’affection à son enfant et tout ce qui relève de la sensibilité ou de l’émotion n’est pas qu’une affaire de filles.

Outre le comportement des parents, le lieu de vie de l’enfant a aussi toute son importance. Les chambres des filles sont rarement meublées et décorées de la même manière que celle des garçons, vice versa. Si le cliché des murs roses ou bleus semble avoir été dépassé, il reste encore du chemin à parcourir quant à la décoration, au style du mobilier, au type de lampe ou encore au motif du linge de lit. Cependant, cela ne veut pas dire que la chambre doit être dénuée d’originalité, il suffit d’opter pour des objets sans connotation de genre et de choisir, par exemple, des teintes pastels puis une fois que l’enfant aura établi des préférences, le laisser rajouter sa touche personnelle.

Mettre parfois ses désirs de côté pour privilégier l’équilibre de l’enfant

Durant la grossesse, particulièrement à l’annonce du sexe, les parents se projettent souvent sur les activités qu’ils pourront pratiquer avec leur enfant ou sur les cadeaux qu’ils vont lui offrir tout oubliant parfois les principes d’une éducation neutre. Et cette tendance à vouloir influencer son enfant et le façonner à son image ne va généralement pas en s’arrangeant. Bien que ce soit tout à fait humain et que cela émane souvent des reliquats de sa propre éducation, il faut garder à l’esprit que l’enfant doit rester maître de ses choix. Il existe aussi une autre petite habitude dont il est parfois difficile de se débarrasser : le sobriquet. Si l’éducation non genrée accorde une si grande importance au langage, c’est que les mots ont un poids psychologique. Comment un parent peut-il prétendre éduquer son enfant sur un principe de neutralité, s’il qualifie sa fille de « ma princesse » ou son garçon de « mon grand » ? Bien que les surnoms soient attribués par affection, ils ont la fâcheuse manie de coller une étiquette et marquer négativement l’enfant. Mieux vaut donc rester sur le prénom.

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