Six conseils avant d'emmener votre enfant à la plage
Au bord d'une piscine, d'un lac ou à la mer, les vacances d'été sont souvent sources d'inquiétude pour les jeunes parents. Et pour cause: au bord de l'eau, les bébés méritent une attention particulière, entre les risques liés à la baignade et ceux liés au soleil. Une enquête, réalisée par mpedia, le site de conseils créé par l'Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA), montre pourtant que certaines idées reçues ont la vie dure.
Eviter le soleil au zénith
En été, le soleil atteint son point culminant à 14 heures. C'est à ce moment-là que les rayons solaires, verticaux, sont les plus dangereux. Les pédiatres recommandent d'éviter d'exposer un enfant dans les deux heures précédant et suivant le zénith, soit entre 12h et 16h. «Même sous un parasol, un bébé n'est pas correctement protégé, puisque cela n'arrête pas tous les rayons du soleil, explique le Dr Alain Bocquet, pédiatre et responsable du site mpedia. Il est préférable de s'équiper d'une tente anti-UV». Pour Pierre Cesarini, directeur de l'association de prévention Sécurité Solaire, aucune barrière n'est de toute façon pleinement efficace contre les UV. «Il faut un grand parasol, orienté vers le soleil et bien enfoncé, explique-t-il. Le mieux est d'y faire pendre des serviettes afin d'empêcher de recevoir les rayons qui sont réfléchis par le sable».
Ne pas attendre pour le mettre à l'eau après le repas
La moitié des 659 parents interrogés en mai 2016 pour mpedia a déclaré attendre deux à trois heures après le repas pour baigner leur enfant, par crainte de l'hydrocution. Conséquence d'un choc thermique entre la température de la peau et celle de l'eau, l'hydrocution n'est pas liée à la digestion, corrigent les pédiatres de l'AFPA. «Les parents font patienter leurs enfants sur la plage pendant de longues heures, alors qu'aucune raison scientifique ne justifie cette attente pour se baigner après un repas», explique Alain Bocquet. L'hydrocution intervient lorsque le baigneur, qui vient de s'exposer au soleil, entre rapidement dans l'eau froide. Pour l'éviter, il est impératif de se mouiller progressivement. «Par ailleurs, il faut penser à hydrater régulièrement les jeunes enfants, et encore plus en période de forte chaleur», ajoute le pédiatre. «Il est de toute façon préférable d'organiser les baignades avant midi et après 16 heures», rappelle Pierre Cesarini.
Des baignades dès le plus jeune âge
Quatre parents interrogés sur dix baignent leur enfant avant que celui-ci n'ait atteint l'âge de 6 mois. L'AFPA rappelle qu'à cet âge, un enfant a une surface corporelle deux fois plus importante par rapport à son poids qu'un jeune adulte, et donc qu'il se refroidit beaucoup plus vite. «Fiez-vous aux premiers signes de refroidissement du bébé, qui se manifestent par la chair de poule, des tremblements, les dents qui claquent, les lèvres bleutées et la peau froide», rappelle le Dr Bocquet. Pour éviter l'hypothermie, les pédiatres recommandent également de retirer les vêtements mouillés de l'enfant et de le sécher rapidement.
Bannir la bouée classique
«Si aucun système de flottaison ne peut remplacer la vigilance des parents, la bouée demeure le moins sécuritaire d'entre eux», écrit l'association. Qualité aléatoire, risque de crevaison, taille pas toujours adaptée…: les pédiatres recommandent de laisser de côté les bouées au profit des maillots flotteurs et des bouées de type «puddle jumper». Ce système en une pièce, composé de deux brassards reliés par une bouée ventrale, est doté d'une boucle en plastique dorsale que l'enfant ne peut retirer seul. Cet équipement peut donc être porté dès lors que l'enfant joue près de l'eau, et il ne nécessite pas d'être gonflé, en raison des couches de mousse polyéthylène dont il est composé.
Lunettes de soleil: une nécessité
Seulement la moitié des parents interrogés protègent les yeux de leurs enfants avec des lunettes de soleil. Or les yeux des enfants sont très fragiles en raison de la perméabilité du cristallin aux UV. Dès le plus jeune âge, même par temps couvert, les enfants doivent porter des lunettes de soleil. «Il faut veiller à prendre une monture adaptée aux petits, avec des verres résistants de catégorie 3 ou 4 et portant la norme Communauté européenne», ajoute le Dr Bocquet.
Des vêtements clairs, couvrants et aérés
La totalité des parents ayant participé à l'enquête protègent la peau de leur enfant avec de la crème solaire. «Le gros problème des crèmes solaires, c'est que les gens les utilisent en remplacement des deux principales protections: l'ombre et les vêtements amples et clairs», explique Pierre Cesarini. Les vêtements clairs ont l'avantage de réfléchir les UV, tandis que les vêtements sombres absorbent l'énergie et augmente la température corporelle.
Les vêtements anti-UV peuvent également être une bonne solution. «Et ce n'est pas parce que l'enfant a de la crème solaire qu'on peut s'attarder davantage sur la plage», met en garde Pierre Cesarini. Par contre, les pédiatres de l'AFPA rappellent qu'il est nécessaire d'en appliquer avant de se rendre au bord de l'eau, et d'en remettre après chaque bain, même si la crème est résistante à l'eau. Ils préconisent indifféremment les filtres chimiques et minéraux, tant qu'ils appartiennent à une gamme infantile. «Les filtres chimiques présentent deux inconvénients majeurs: ils ne sont efficaces que 30 minutes après l'application et ont une action néfaste sur l'environnement marin», explique Alain Bocquet. Les filtres minéraux, eux, sont efficaces dès l'application et moins allergisants. Par contre, leur texture collante et leur couleur blanche sont moins plaisants. Dans tous les cas, il faut prendre garde à ne pas laisser les produits de protection solaire au soleil, au risque de dénaturer leur composition.
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