Frottis, fréquence des consultations, prix : tout ce qu'il faut savoir sur la consultation gynécologique

Frottis, fréquence des consultations, prix : tout ce qu'il faut savoir sur la consultation gynécologique

Le frottis, à quoi ça sert et quand dois-je le faire ? Comment trouver un bon gynécologue ? Est-ce que je peux me faire examiner si j'ai mes règles ? Odile Bagot, gynécologue-obstétricienne et psychosomaticienne, nous aide à y voir un peu plus clair.

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À quoi sert un gynécologue ?

Le gynécologue médical est un médecin spécialiste de l'appareil génital féminin. Il accompagne les femmes tout au long des différentes étapes sexuelles de leur vie, de la puberté à la grossesse, en passant par l'accouchement et la ménopause. C'est lui qui est chargé de prescrire les contraceptifs, de prendre en charge les infections sexuellement transmissibles (IST), les troubles des règles, les douleurs pelviennes et le dépistage des cancers de la femme.

Le gynécologue obstétricien, lui, se charge en plus des accouchements et souvent de la chirurgie.

Les femmes sont-elles obligées de consulter ?

Non, consulter un gynécologue n'est pas obligatoire, mais il est très recommandé de le faire. Même si on a tendance à y aller à reculons, gardez à l’esprit que la consultation est une démarche préventive de santé : un suivi régulier permet le diagnostic et le dépistage des maladies gynécologiques (infections sexuellement transmissibles, le cancer du col de l’utérus et du sein), le traitement des pathologies gynécologiques (les problèmes de saignement, les douleurs pelviennes, l'incontinence urinaire, etc.) mais aussi la prescription d’une contraception et le traitement hormonal de la ménopause.

Quand prendre son premier rendez-vous chez le gynécologue ?

Il n'y a pas d'âge précis pour commencer à consulter un gynécologue. "Si une femme n'a jamais eu de rapports sexuels et qu'elle n'a aucun problème d'ordre gynécologique, alors elle n'a pas besoin de consulter", précise le docteur Odile Bagot. Mais le plus souvent, la première consultation a lieu au début de l'activité sexuelle, en vue de la prescription d'une contraception. On peut aussi consulter pour la première fois en cas de troubles du cycle menstruel et de douleurs de règles ou pelviennes.

"Il est aussi tout à fait possible de prendre un rendez-vous de premier contact, sans examen, pour avoir un aperçu de ce à quoi ressemble une consultation et avoir un gynécologue référent en cas de besoin", précise le docteur Bagot.

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À quelle fréquence doit-on consulter ?

On recommande une visite annuelle chez le gynécologue à partir du début de l'activité sexuelle. C'est l'occasion pour le médecin de faire de la prévention, mais aussi de vérifier que les cycles de la patiente sont normaux et de dépister une éventuelle pathologie grâce à un examen clinique (pertes suspectes, masse pelvienne, douleurs au touché). "C'est aussi un espace de parole privilégié pour les femmes, qui leur permet de parler de leur intimité librement et d'être vraiment écoutées. Il faut en profiter", ajoute Odile Bagot.

L'examen gynécologique, c'est systématique ?

Non. En particulier lorsqu'il s'agit d'une première visite. Là, le gynécologue va se contenter de poser des questions à la patiente, aussi bien sur ses antécédents familiaux et médicaux que sur ses menstruations (leur régularité, leur durée, leur intensité, etc.). Il n'est pas nécessaire non plus d'avoir recours à une auscultation pour une première prescription de pilule.

Pour les patientes très angoissées par l'examen, Odile Bagot rappelle qu'il est possible de programmer un rendez-vous sans examen gynécologique voire de choisir un rendez-vous en visioconsultation, qui permettra à la patiente d'être plus à l'aise tout en interrogeant ses symptômes plus en profondeur.

Doit-on être entièrement nue pendant l'examen ?

Ce n’est pas une obligation ! Aucun médecin n’a le droit d’imposer à sa patiente de retirer l’intégralité de ses vêtements si elle ne s’en sent pas capable. Odile Bagot recommande à ses patientes les plus pudiques de venir avec une jupe longue qu’elles n’auront qu’à soulever pendant l’examen tout en conservant leur haut. Même scénario pour l’examen des seins : il est tout à fait possible de simplement soulever son t-shirt ou sa robe, afin de ne pas se sentir complètement nue.

Le frottis, qu'est-ce que c'est et quand dois-je le faire ?

Le frottis, c’est l’examen biologique qui sert à dépister les maladies du col qui pourraient constituer un facteur de risque de cancers du col de l’utérus - qui touche en moyenne 3 000 femmes chaque année en France.

La Haute Autorité de la Santé (HAS) recommande de le faire pour la première fois à l'âge de 25 ans. Un second frottis doit ensuite avoir lieu l'année suivante, à 26 ans, puis tous les trois ans jusqu'à 30 ans (donc une fois, à 29 ans). Entre 25 et 30, l'examen consiste à faire une cytologie cervicale - un prélèvement de cellules au niveau du col utérin.

Ensuite, de 30 ans à 65 ans, on ne recherche plus à analyser les cellules du col, mais on recherche la présence du papillomavirus. On parle alors de test HPV. En l'absence de ce virus, le frottis doit ensuite avoir lieu tous les 5 ans, selon les dernières recommandations de l'HAS.

Peut-on aller chez le gynécologue quand on a ses règles ?

C'est tout à fait possible. Si votre rendez-vous tombe en même temps que vos menstruations, rien ne sert de l'annuler (sauf si vous ne vous sentez pas à l'aise à l'idée d'être examinée pendant vos règles). "Dans certaines circonstances, notamment pendant la pose du stérilet, avoir ses règles peut même être avantageux, car le col est un peu plus ouvert", précise Odile Bagot.

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Comment bien choisir son gynécologue ?

Dans un premier temps, demandez-vous ce qui vous mettra le plus à l'aise : préférez-vous consulter une femme gynécologue, ou un homme ?

Ensuite, Odile Bagot conseille de se fier au bouche-à-oreille : "Vos collègues, vos amies et votre famille seront les mieux placées pour vous recommander un praticien en fonction de leurs expériences vécues. En revanche, je déconseille fortement de se fier aux avis laissés sur internet."

Il convient aussi de choisir le médecin le plus adapté à vos besoins : pour un suivi de grossesse on peut faire appel à une sage-femme ou un gynécologue médical mais pour l’accouchement, on se tourne vers un gynécologue-obstétricien qui, s’il n’assure pas toujours le suivi intégral de la grossesse, vous verra au moins pour le dernier examen de grossesse.

Combien coûte une consultation ?

Si vous vous rendez chez un gynécologue conventionné secteur 1, le tarif sera fixé à 30 euros car il est en accès direct. Contrairement à la plupart des autres spécialités, pour la gynécologie, vous n’avez pas besoin d’être adressée par votre médecin traitant. En secteur 2, le dépassement d’honoraire va dépendre de chaque praticien. Si le médecin en question n’a pas signé l’OPTAM (un contrat signé entre l'Assurance maladie et des médecins conventionnés), alors la consultation de base sera remboursée de 23 euros, sinon de 30 euros.

Peut-on consulter une sage-femme à la place d'un gynécologue ?

Oui. Les sages-femmes sont habilitées à prendre en charge les jeunes filles et les femmes dans le suivi d’une grossesse ou pour une partie du suivi gynécologique, mais dans les limites de la physiologie – si ces dernières décèlent une pathologie, elles doivent adresser leur patiente à un médecin.

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