Le pull en laine, ou le vêtement le plus polluant de votre garde-robe
Selon vous : qui de votre pull en matière synthétique ou en laine mérinos a l’impact environnemental le plus important ? Vous serez probablement surpris d’apprendre que la production de laine émet en réalité bien plus d’émissions de gaz à effet de serre que de nombreuses fibres artificielles issues de la pétrochimie. Comment diable est-ce possible ? Atelier Unes vous propose de découvrir les sombres dessous de vos pulls en laine.
La laine : l’une des matières les plus polluantes au monde
Vous avez bien lu. Bien que le pelage des ovins soit une matière naturelle, et même biodégradable, le rapport du Global Fashion Agenda a mis en lumière un triste constat dans son “Pulse of the Fashion Industry.” La production de laine de mouton fait partie des 5 matières les plus polluantes à fabriquer au monde.
Le mouton : grand producteur de méthane
Grands mangeurs, les ovidés produisent une quantité importante de gaz lors de leur digestion. Des gaz qu’ils expulsent inévitablement. Le problème, c’est que ce faisant, l’animal libère près de 30 litres de méthane dans l’atmosphère par jour. À titre indicatif, chaque année, plus d’1 milliard de moutons produisent 2 millions de tonnes de laine. On vous laisse faire le calcul…
Bien que présent naturellement dans l’environnement, cet hydrocarbure hautement inflammable a un rôle prépondérant dans le réchauffement climatique. En effet, par rapport au dioxyde de carbone, le méthane a un impact 28 fois plus important que le CO₂ sur le réchauffement climatique. Par ailleurs, en Nouvelle-Zélande – l’un des plus grands producteurs de laine au monde – plus de 90 % des émissions total de gaz à effet de serre du pays sont uniquement dus à l’élevage des moutons. Sans parler des excréments de ces derniers. Le fumier des animaux d’élevage contribue non seulement à la pollution de l’air, mais également à la pollution de la terre et des eaux.
Avez-vous déjà entendu parler de l’eutrophisation des eaux ? Ce phénomène intervient notamment lorsque les déchets organiques se retrouvent déversés dans les cours d’eau. Fortement concentrées en azote et en phosphore, les déjections des ovidés provoquent des déséquilibres dans les systèmes aquatiques. Ils entraînent la croissance excessive de certains végétaux qui, à terme, asphyxie la faune en réduisant le niveau d’oxygène. C’est ainsi que naissent de plus en plus de “zones mortes” également appelées “eaux anoxiques”, à travers le globe.
L’élevage et la déforestation
Finalement, tout ceci ne fait que démontrer l’impact désastreux de l’élevage industriel sur l’environnement. Un secteur qui représente autant d’émissions de gaz à effet de serre que le secteur du transport comme le souligne Greenpeace. Un secteur qui se trouve être également responsable d’une déforestation majeure, notamment en Angleterre et aux Pays de Galles, comme l’a souligné l’auteur et journaliste George Monbiot suite à l’enquête du Comité d’audit environnemental de la Chambre des communes.
Pour les besoins des pâturages, les terres sont défrichées, les arbres sont coupés. Fortement boisées autrefois, les hautes terres sont désormais dénuées de toute végétation réduisant au passage la biodiversité. Étant présents en trop grande quantité sur les collines, les moutons empêchent tout simplement aux forêts de se régénérer naturellement. L’expert en écologie déclare d’ailleurs que « les moutons sont un système entièrement automatisé pour la destruction de l’environnement ».
Outre le dépouillement de la faune, cette déforestation engendre également une augmentation de la salinité des sols ainsi que de l’érosion.
L’utilisation de produits chimiques toxiques
Tout cela n’est encore qu’une partie de l’iceberg. En effet, à ceux-ci viennent se mêler pesticides et insecticides. Sujets à de nombreux parasites, les moutons subissent entre autres des traitements à l’aide de substances chimiques toxiques. Par ailleurs, ce ne sont pas les seuls sévices qu’endurent ces pauvres bêtes. Ces pratiques sont responsables de problèmes de santé chez les éleveurs, mais aussi chez le consommateur !
Puis, après la tonte, la laine doit encore être nettoyée. Une fois n’est pas coutume, on se sert de produits chimiques qui terminent dans les cours d’eau. Un procédé qui implique tant de pollution que même les plus gros producteurs de laine préfèrent envoyer leur matière première en Asie pour la faire laver.
De la laine éthique, ça existe ?
Après s’être penchée sur l’industrie du collant, la marque française collaborative Atelier Unes a décidé de s’attaquer à celle de la laine. Comment concevoir un pull tout doux, qui tient chaud, respire et dont l’impact environnemental s’approche de 0 ?
Eh bien avec plus de 2 millions de tonnes de laine fabriquée par an, l’industrie textile possède bien assez de fibres pour rhabiller toute la planète pour l’hiver. Il suffit de faire appel à la magie du recyclage. Zéro déchet, la laine recyclée permet à la fois de profiter de tous les avantages de sa fibre, mais aussi et surtout de mettre un terme à cette industrie ultra-polluante.
Malgré tout, la laine est utilisée depuis la nuit des temps pour nous maintenir au chaud. Il faut dire que le pelage, et plus particulièrement la laine mérinos, possède des qualités non-négligeables. Elle est :
Qui plus est, même en se dégradant dans la nature, elle continue de faire bénéficier aux sols ces éléments nutritifs tels que la kératine, qui la compose en grande partie.
D’autant que le recyclage de la laine est un véritable jeu d’enfant. Grâce à un procédé entièrement mécanique qui ne consomme que très peu d’énergie et d’eau, la laine recyclée s’avère être l’ultime solution pour continuer à profiter de ses bienfaits.
Comment ça marche ? Les vêtements usagés sont d’abord triés par couleurs, puis déchiquetés. Les fibres sont à nouveau mélangées entre elles pour obtenir de nouveaux coloris. Puis, elles sont filées et tissées comme n’importe quelle autre fibre.
Un pull féminin 100 % recyclé
En l’occurrence, Atelier Unes a jeté son dévolu sur 285 grammes de matières recyclée à “double-retors” pour toujours plus de chaleur. Co-créé avec 5 426 personnes, le pull est composé à 70 % de laine mérinos et 30 % de polyamide recyclé. Mais on ne vous en dit pas plus. À la place, on vous laisse plutôt venir découvrir leur produit : le pull Azalée.