L’autrice et illustratrice jeunesse Delphine Perret, reine des petits riens
Sa plume est précise, drôle, émouvante. Son terrain de jeu ? Le quotidien, qu’elle croque avec une humanité folle, comme dans son dernier album, “Le Plus Bel Été du monde”. Rencontre.
Le portail s’ouvre tout seul. Le vent du large, sans doute. Un jardin se déplie, sympathique dès le premier regard, avec ses arbres fruitiers noueux qui jouent à la corde à linge. « La lumière est très belle ici. Le ciel a souvent un air théâtral ! Et la mer se fait entendre : le bruit des -vagues vient certains soirs jusqu’à mes fenêtres », a indiqué la locataire des lieux, dans un courriel synthétique et intense, comme tout ce qu’elle écrit et dessine. Il y eut le temps long de Lyon, et juste avant le premier confinement, à l’approche de ses 40 ans, Delphine Perret s’est mise à l’abri dans cette maison du Croisic. Une installation en terre inconnue, avec son fils comme seul repère.
L’enfant apparaît dans son dernier livre, Le Plus Bel Été du monde. Un album d’exception, plein d’émotion et de discrétion, qui peut se lire par grands et petits, été, automne, hiver, printemps, et ainsi de suite. Un récit autobiographique à l’aquarelle, où des paroles s’échangent entre une mère et son garçon, sur les petits riens qui les soudent. « — Tu peux porter mon bâton ? — Si tu ne t’en sers plus on le jette. — Non ! Je cours et après je m’en sers encore. » Une sensation d’accomplissement jaillit de ce journal de bord où scintille la banalité du quotidien, l’impression que chaque dialogue, chaque couleur, culmine à des sommets de maîtrise et de simplicité. De l’extérieur, aucune trace de labeur. Et pourtant, Delphine Perret dit avoir peiné.
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