À Bordeaux, les cartes Pokémon s'échangent à prix d'or

Par Jonas Denis Publié le mis à jour le 3 Juin 21 à 20:40Actu BordeauxVoir mon actu

« Cartes Pokémon ». Depuis le confinement, elles sont sur toutes les bouches à Bordeaux. Les réseaux sociaux, la cours de récréation, au bureau entre collègues…

Pour cause, tout le monde s’arrachent ces cartes, devenues célèbres dans les années 90,pour les revendre à prix d’or. Certaines, comme le Dracofeu première édition sont achetées pour plusieurs milliers d’euros.

En cause ? D’après les revendeurs, les influenceurs sur le web ont profité des confinements pour relancer cette mode, et en faire un business. Les adolescents en sont fans et les vendeurs constatent un regain de popularité.

« C’est devenu un vrai business, les acheteurs et vendeurs sont avant tout motivés par l’argent qu’ils peuvent gagner. Alors qu’avant ils avaient la passion des cartes et voulaient les acquérir pour leur collection personnelle ou pour jouer », constate Quentin Philippon, 29 ans, qui travaille au Coin des Barons, une boutique de vente de cartes « Pokémon » et « Yu-Gi-Oh! » à Bordeaux.

Augmentation des demandes

Depuis le début du confinement, sa boutique enregistre une hausse des ventes spectaculaires.

Les appels se sont multipliés pour en commander et se renseigner sur le prix de certaines, très recherchées.

« Avec le confinement, nous avons du augmenté notre stock. Les commandes n’arrêtent pas ! Rien que sur avril, on en a enregistré 4500. C’est bien plus qu’au début de la crise », souligne le vendeur.

Carte pokémon : d’une passion entre enfants à un business d’adultes

À Bordeaux, les cartes Pokémon s'échangent à prix d'or

Même engouement constaté par Willy, propriétaire de la boutique de jeu, « Les armes de Légende » depuis 25 ans à Bègles.

« Avec le confinement, 9 clients sur 10 qui appellent pour se renseigner sur ces cartes Pokémon veulent faire du business, raconte-t-il. C’est pratiquement fini l’enfant qui venait compléter sa collection avec des étoiles plein les yeux, aujourd’hui c’est un business d’adultes. »

Selon lui les responsables de cette surenchère sont les mêmes : les influenceurs , sur les réseaux sociaux.

« Ils ont fait monter les prix et créent des côtes fictives qui ne sont pas justifiées! Si on retrouve des collections de cartes estimées à des milliers d’euros c’est en partie de leur faute. »

Willy cite notamment le rappeur Lorenzo qui a récemment vendu 15 cartes Pokémon sur internet pour 300 000 euros. Selon lui, « certaines étaient rares datant du début de Pokémon », a précisé la star d’internet.

Avec6 millions d’abonnés, le youtubeur français Michou se filme souvent en train d’ouvrir des paquets de cartes Pokémon qu’il a acheté à des prix exorbitants. Idem pour le célèbre youtubeur américain Logan Paul avec 23 millions d’abonnés. Il s’est vanté d’avoir acheté des cartes Pokémon pour 2 millions de dollars.

« Ils ont une mauvaise influence sur les jeunes, ils donnent une fausse idée de la valeur des cartes. Les adolescents et les jeunes gens se font avoir sur internet en déboursant beaucoup d’argent », s’inquiète Willy.

Les ados première cible de la fièvre Pokémon

Nael 12 ans, également passionné confirme le phénomène. « J’avais abandonné ma collection, mais c’est redevenu à la mode au collège grâce aux vidéos des youtubeurs de Michou, Inoxtag et David Lafarges Pokémon. Tout le monde fait comme eux ! «

Dans la cour de récréation, les adolescents s’amusent à ouvrir des packs de cartes,» il y a un vrai suspens, on ne sait pas sur quelle carte on va tomber ! »

Nael les achète dans un tabac pour compléter sa collection. « C’est ma maman qui me prête de l’argent. »

L’appât du gain, c’est aussi ce qui a attiré Odilon, lycéen,

« Nous voyons des adolescents et des jeunes gens qui peuvent se faire arnaquer sur internet en déboursant beaucoup d’argents pour des cartes », s’inquiète encore Willy.

Le confinement à l’origine de la frénésie

« Si les magasins de cartes Pokémon ou les sites d’achat sont si fréquentés, c’est en partie à cause des confinements analyse Svetlan Brizini, gérant du « Coin des Barons ».

Face à cette frénésie certains distributeurs prennent des mesures. Le géant américain de la distribution Target a annoncé vendredi la suspension temporaire des ventes de cartes Pokémon de collection dans ses magasins par « souci de précaution » face aux comportements parfois violents des clients.

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