[Critique] Le bazar du zèbre à pois – Raphaëlle Giordano
Caractéristiques
Les amateurs de littérature feel good et de romans centrés sur le développement personnel n’ont pas pu passer à côté de l’immense succès du premier livre de Raphaëlle Giordano, Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une. Récit mêlant psychologie, conseils bien-être et humour, il a conquis un large public qui la suit à chaque nouvelle sortie.
Le bazar du zèbre à pois s’inscrit dans cette tendance liée au développement personnel, mais est-ce qu’au bout de trois romans, la flamme est toujours aussi vive ?
Basile, Giulia et Arthur
Basile a toujours eu un petit quelque chose de différent, de nombreuses envies et une imagination débordante. Quelques années après avoir quitté sa ville natale de Mont-Vénus, celui-ci s’y réinstalle, important avec lui nombre de ses inventions qu’il propose à la vente dans sa boutique : Le bazar du zèbre à pois.
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Giulia est un « nez » : elle travaille dans une fabrique de parfums qui fait essentiellement des produits cosmétiques. Elle qui était si passionnée a perdu sa fougue, entre sa séparation, son métier qui l’ennuie et les tracas causés par son adolescent de fils. Arthur, puisqu’il s’agit de lui, est en décrochage scolaire. Quand il ne rumine pas sa colère contre le monde entier, il s’adonne à sa passion : le graf. En plus de ses books qu’il peaufine avec soin, il taggue également les murs de la ville, devenant l’ennemi numéro 1 de l’association Civilissime qui se targue de maintenir l’ordre dans la petite commune. Une suite d’événements va pousser Basile et Arthur à se rapprocher, deux personnes similaires au parcours pourtant opposé…
Une bouffée d’optimisme
Le bazar du zèbre à pois est de nouveau un roman à la limite du livre de développement personnel, catégorie très prisée à l’heure actuelle. Tous les éléments du genre sont réunis : un héros confronté à la méfiance et aux mauvaises intentions d’autrui, une mère célibataire en mal de tout qui culpabilise en permanence et un ado mal dans ses baskets qui ne connait comme réaction au monde qui l’entoure que l’agressivité. Leurs rencontres va leur montrer tout ce qu’il est possible de faire lorsqu’on se fait confiance et que l’on croit que le bonheur est possible.
S’il n’y a rien à redire quant au message de fond, la forme est quant à elle plus critiquable. Le roman est composé de chapitres dans lesquels on suit tour à tour chacun des personnages (il n’y a d’ailleurs pas que les 3 principaux mentionnés qui ont le « droit de parole »), ce qui fait qu’ils sont brefs et essaient de donner une profondeur aux pensées des uns et des autres. Malheureusement, cela reste au rang de l’essai tant les réflexions et réactions de chacun sont convenues et prévisibles. Les dialogues sont simplistes et il est très facile de voir où la romancière veut emmener ses personnages (et nous avec).
Des personnages peu attachants
Le premier personnage dont on fait la connaissance, Basile, est très clairement le plus antipathique. Inventeur génial, il est aussi imbu de lui-même que convaincu qu’il va révolutionner le quotidien de tous. Son passé est très peu évoqué, uniquement pour parler d’événements tristes et/ou déprimants et, pour autant, cela ne suffit pas à redorer son image de M. Jesaistout atteint du syndrome du sauveur. Giulia est encore le personnage le plus réaliste : jeune femme talentueuse, que le mariage et la maternité ont freinée dans sa carrière, elle peine à trouver sa place de mère célibataire auprès d’un adolescent qui est certes morose la plupart du temps, mais qui n’a rien de particulièrement difficile. Quant à Arthur, il ressemble à une grande partie des jeunes de 16-17 ans et n’a, au final, qu’un apport minime dans ce roman.
Depuis quelques années déjà, beaucoup de personnes s’intéressent aux HPI (Hauts Potentiels Intellectuels), également appelés zèbres. Cette catégorie de personnes, pourtant encore très méconnue, est souvent associée à des caractéristiques présentes chez chacun des trois personnages principaux. On peut donc penser que l’écriture du roman découle d’une mode, même si l’on sait que Raphaëlle Giordano a toujours écrit sur ce genre de thématiques.
Et c’est sûrement l’une des forces de ce livre : en dépit de ses (nombreuses) faiblesses, Le bazar du zèbre à pois est plutôt agréable et facile à lire et il y a fort à parier que les amateurs de romans feel good ou de la romancière y trouvent leur compte, ce qui n’est pas forcément garanti pour les autres lecteurs.
Article écrit par Marion M..