Alençon. La Redingote déménage pour mieux former ses salariés
La boutique solidaire de vêtements de seconde main, créée par l’association Agir, intègre un local plus grand et plus visible à Alençon (Orne). Un moyen d’attirer une nouvelle clientèle, mais surtout de mieux former ses salariés en insertion professionnelle.
Même de loin, difficile de manquer la nouvelle enseigne de La Redingote. Dès le 28 octobre 2021, la boutique solidaire de vêtements de seconde main, créée en 1990 par l’association Agir, déménage route du Mans, à l’entrée d’Alençon (Orne). Installée dans un bâtiment de 600 m², dont 400 m2 destinés à la vente, La Redingote espère attirer un nouveau public. « On quitte notre site historique (à Montsort), mais ça va vraiment nous changer la vie », confie Pierre Le Louarn, président de l’association Agir. Notamment celle des salariés en insertion.
Gérer un stock, mettre en rayon, tenir une vitrine… Ces compétences peuvent permettre à nos salariés de trouver un emploi pérenne par la suite
, insiste le directeur d’Agir, Fabien Lemaître. Car l’essence même de l’association est de permettre à des personnes éloignées de l’emploi d’y retourner. Ainsi, en 2021, Agir a accueilli 45 équivalents temps plein en contrat d’insertion. Sachant que les contrats sont de vingt-huit heures par semaine, cela représente environ 55 personnes. Elle a ainsi proposé près de trois mille heures de formations internes à ses salariés. En 2022, nous allons passer à 64 équivalents temps plein
pour l’ensemble des activités de l’association, à savoir le nettoyage, l’aide à domicile et la boutique de seconde main.
@KrustINC That's not a bad idea. Now I need to learn how to properly dry wood for woodworking. And figure out what to make, of course.
— Eric Smith Mon Apr 09 23:55:28 +0000 2018
« 83,5 % de nos salariés en insertion ont pu retrouver un emploi »
En clair : les nouveaux locaux de La Redingote vont permettre de former mieux et plus de salariés. En septembre 2021, 83,5 % de nos salariés en insertion ont pu retrouver un emploi après un passage de douze mois, en moyenne
, se réjouit le directeur de l’association. Chaque année, les salariés travaillent avec plus de 1 000 t de vêtements. En pratique, les habits sont récupérés via la centaine de containers présents dans l’Orne par des chauffeurs. Puis triés par un dépôt où seulement 10 % de la marchandise est retenue pour partir en boutique. Avant d’être vendus, en moyenne, 2,50 € par article. « Le reste des vêtements triés part vers un partenaire qui s’en sert pour faire de l’isolant ou le vendre à l’étranger », précise Fabien Lemaître.
Pour faire tourner les 400 m2 de boutique, l’association a recruté une professionnelle de la distribution : Stéphanie Richard. Le commerce pur et dur ne m’intéressait plus, il n’y avait pas assez ce côté humain
, pose l’ancienne responsable d’un magasin de vêtements au Mans. Là, je pars de zéro avec tous les salariés, je vais devoir bien répartir les tâches et les responsabiliser.
La jeune femme devrait travailler avec une équipe de cinq à six salariés en contrat d’insertion.
Donner des responsabilités à tous les salariés
Parmi eux, Doriane Brisset, 22 ans, s’occupera également de la partie commerce en ligne. Arrivée par le biais de la Mission locale, elle travaille depuis déjà une année à La Redingote. Je n’ai pas de diplôme et, en dehors de Mc Donald, je n’ai pas beaucoup d’expériences professionnelles.
Ce déménagement, elle le voit comme une opportunité. On sent que la boutique prend de l’ampleur.
Et sait qu’elle aura un rôle important à jouer à travers cette boutique en ligne. Je dois mettre les articles de marques sur internet, les prendre en photo, préparer les colis et les envoyer quand ils sont achetés. Ça me montre que je suis capable de faire des choses.
Un pas de plus vers l’emploi pour la jeune femme.