Asos, H&M, Adidas, Zara… Soixante-quatre marques de mode s’engagent pour une mode éco-responsable
Soixante-quatre grandes marques de mode se sont engagées auprès du Global Fashion Agenda pour plus d’éco-responsabilité dans leur production, visant des progrès dès 2020. Parmi les signataires, le groupe Kering et les marques Asos, Zara ou H&M.
La mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde. Une médaille d’argent dont se passeraient bien nombre de ses acteurs et de ses consommateurs. Toutefois, la fast-fashion – les marques peu chères à grande offre type H&M, Zara, Asos – font partie à la fois des plus vendues et des moins responsables en ce qui concerne l’écologie, à cause du rythme effréné des collections et de la recherche de la fabrication à moindre coût.
Cependant, un grand pas vient d’être fait par les mauvais élèves de l’industrie. Le Global Fashion Agenda (GFA), engagé pour l’éco-responsabilité de la mode, a reçu les signatures de 64 des plus grands groupes et marques, s’engageant toutes à améliorer à la fois la durabilité des vêtements et à recycler davantage pour créer un système “circulaire” de la mode : les vêtements, de leur création à leur éventuel débarras, doivent impacter au minimum l’environnement, et même lui bénéficier. Parmi les signatures les plus connues, Kering (groupe qui détient Dior, Balenciaga ou Gucci, cette dernière ayant en outre renoncé à l’usage de la fourrure en 2017), Inditex (maison mère de Zara, Pull&Bear, Massimo Dutti…), Asos, Adidas et H&M.
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— Kew Science Wed Oct 23 14:34:00 +0000 2019
Des buts fixés par les marques selon les recommandations du GFA
Le GFA a des recommandations précises en terme d’écologie et de développement durable de la ligne de production. Un grand travail sur le recyclage des vêtements est le cheval de guerre du GFA, qui souligne dans son rapport de 2017 qu’aucune loi européenne à ce jour n’impose ou n’incite au recyclage des fibres. De plus, 9,5 millions des vêtements jetés tous les ans sont encore en bon état, de même que nos armoires contiennent en moyenne 30% de pièces qui ne sont pas descendues de leur cintre depuis au moins un an. Un bel indicateur d’habitudes de consommation à l’envi, qui crée un délaissement rapide des pièces achetées pour de nouvelles acquisitions toujours plus récentes.
Selon le GFA, les marques doivent prendre en compte ces données. Pour y répondre, il avance des options comme créer plus de tissu à base de fibres recyclées ainsi que faciliter et augmenter en volume le recyclage des vêtements. Dans un système circulaire (voir schéma ci-dessous), le consommateur et le producteur travaillent en réalité main dans la main et ce dans une logique écologique et responsable – à l’inverse du système vertical actuel, où la manufacture conçoit, puis vend au client qui jette, amenant la manufacture à concevoir de nouvelles pièces, qui se vendent puis se jettent…
Ainsi, selon le guide de circularité de la mode du GFA, les marques signataires de l’initiative responsable ont chacune déterminé des objectifs propres, qu’elles se doivent d’atteindre avant 2020. Par exemple, H&M a fait de la collecte des vêtements usés son principal objectif, en addition à des formations spécifiques de ses employés pour les familiariser à la circularité et l’insérer à la logique de production. Autre exemple, Kering réfléchira à la revalorisation des matériaux recyclés dans le prisme luxe du groupe, pour accentuer sa démarche éco-responsable – amorcée avec l’abandon quasi-global de la fourrure dans ses produits.