Interview vidéo exclusive d’Eric Zemmour : « les chasseurs sont de grands écologues » LA NEWSLETTER HEBDOMADAIRE DE CHASSONS.COM

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Après avoir rencontré Michel Barnier,Philippe Juvin et dans la continuité de nos rencontres avec les candidats à l’élection présidentielle de 2022, Eric Zemmour, « candidat non déclaré » a accepté notre invitation. Ce dernier a souhaité nous retrouver en dehors de Paris, à proximité de la forêt de Marly-Le-Roi. Rôle des chasseurs dans la nature, chasses traditionnelles, approche dogmatique de la gauche sur ce thème, Eric Zemmour s’est entretenu avec nous à cœur ouvert !

Eric Zemmour, pourquoi avoir choisi Marly-Le-Roi pour nous parler de chasse ?Marly est pour moi un souvenir littéraire, je suis un amoureux fou des Mémoires de Saint-Simon que j’ai lus de la première à la dernière ligne. J’ai un souvenir affectueux puisque c’est ma mère qui m’offrait les belles éditions de la Pléiade (ce livre est le récit du règne de Louis XIV à la cour de Versailles). Il arrivait régulièrement à ce dernier de dire : « aujourd’hui, allons chasser à Marly». Il y avait une révolution de personnes qui rêvaient d’être invitées.

Marly, vous savez c’est le mythe de Louis XIV décidant le matin un peu comme si nous disions aujourd’hui,« on va prendre un café », « allons à la chasse». Ce lieu est donc lié à Saint-Simon, à Louis XIV, un espèce d’art de vivre à la française mélangeant le raffinement le plus extrême avec la chasse et la nature. Il n’y a pas cette dichotomie qu’il y a dans nos esprits modernes un peu sommaire. Eux mélangeaient les deux.

Mais justement, quelle image avez-vous du monde de la chasse et des chasseurs ?Vous avez compris que j’ai d’abord une image littéraire, je ne suis pas chasseur, je suis un rat des villes, pas vraiment un rat des champs, je ne vais pas endosser des costumes qui m’iraient trop grands. Je vous ai parlé de Saint-Simon, je peux vous reparler de la Gloire de Mon Père, je revois le livre de Pagnol, avec le petit Pagnol qui part chasser avec son père et son oncle qui est vaniteux comme ce n’est pas permis qui raconte tous ses soit-disant exploits de chasse. Vous voyez, la chasse c’est ça au départ. Et puis, en fait, comme pour moi, la littérature c’est la vie, en fait, qu’est-ce que c’est la chasse ?

C’est pas seulement tirer sur des animaux, c’est accessoire, enfin, il me semble. Je ne suis pas un chasseur professionnel, je ne vais pas parler pour eux. Mais ce qui me semble important, la convivialité, c’est la chasse, c’est voir ses amis le matin, partir tôt, rigoler, discuter, transmettre, emmener son fils, son petit-fils, la Gloire de Mon Père en somme. C’est pour moi la convivialité fraternelle très française et cet ancrage de la nature.

Vous parlez de transmission, il y a 5 ans, nous avions interrogé Yannick Jadot sur le thème de la chasse, il nous avait parlé de son grand-père. Il nous avait dit que la chasse était le passe-temps préféré de son grand-père le week-end et pourtant il y a dix jours, volte-face, il propose d’interdire la chasse le week-end et les vacances scolaires.Vous savez Yannick Jadot a un gros problème, il a gagné de très peu la Primaire contre Sandrine Rousseau, il va donc être obligé de défendre le programme de son ex adversaire. C’est un classique partisan, j’ai été journaliste politique pendant des années. Je le plains car il va être obligé de dire le contraire de ce qu’il pense vraiment.

C’est dans tous les cas stupides, comme si les chasseurs n’étaient que des retraités et des chômeurs et qu’ils ne travaillaient pas, alors même que 65% des chasseurs sont des actifs.En vérité, interdire la chasse le week-end, c’est interdire la chasse.

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Pensez-vous que les chasseurs ont un rôle important à jouer pour la nature ?Ce sont pour moi les défenseurs majeurs de la nature. Ils surveillent l’état des endroits où ils marchent, surveillent les chemins. Et soyons cyniques un moment. Les chasseurs veulent avoir du gibier. Pour qu’il y ait du gibier, il faut qu’il y en ait. Ils ont tout intérêt à protéger la biodiversité, la richesse de cette nature. C’est le contraire de ce que disent les écologistes. Je dirais que les chasseurs sont des grands écologues, ce sont eux qui gèrent la nature au jour le jour, comme les éleveurs, les agriculteurs, tous ces ennemis des écologistes.

On dit que les chasseurs sont des écologues, mais ce n’est pas le cas des écologistes, bien sûr, mais ce n’est pas le cas non plus d’une partie de la classe politique. On a beaucoup parlé des chasses traditionnelles, on a dit du Président Macron qu’il cajolait dans le sens du poil les chasseurs. Pourtant ce dernier a mis en place deux ministres à la Transition Ecologique particulièrement anti-chasse. Qu’est-ce qu’évoquent pour vous les chasses traditionnelles et cette posture de « en même temps » d’Emmanuel Macron.D’abord, pour vous parler du en « même temps » d’Emmanuel Macron, il s’applique à tous les domaines. Cela a a été pris au début comme la marque d’un esprit un peu subtil qui peut comprendre qu’un sujet n’a pas une seule solution et qui peut avoir des nuances, je peux comprendre intellectuellement. C’est devenu le prétexte d’une inaction et d’une tergiversation permanente.

S’agissant des chasses traditionnelles, même moi je me suis laissé prendre. Je vous dis cela parce que j’en ai discuté avec des chasseurs et je comprends comment les gens se font endoctriner pour tous les sujets. Pour les sujets que je connais bien, je ne me fais pas avoir mais pour les sujets que j’ignore, comme celui des chasses traditionnelles, on entend le bruit médiatique, « on se dit, c’est cruel et bêtement on répète c’est cruel ». Je pensais donc que la fameuse chasse à la glu était cruelle.

On m’a expliqué, c’est idiot, en vérité, cela n’a rien de cruel, c’est une chasse traditionnelle, archaïque qui est le produit de l’inventivité humaine. Les oiseaux pris sont systématiquement relâchés, c’est un appât, ils sont relâchés, cela existe depuis des milliers d’années. Les écologistes sont très forts, ce sont des gauchistes des années 1970, nous ne devrions pas les appeler écologistes d’ailleurs, on devrait les appeler les gauchistes ! C’est la même chose pour la chasse à courre.

On voit bien ce qu’il y a derrière, on voit bien le fantasme, on va à Marly c’est le fantasme de Louis XIV, de l’aristocratie, des beaux costumes, etc. Là aussi, je me suis renseigné et il y a je crois la chasse au cerf, c’est celle qu’on vise, c’est 65 équipages sur 300 (en fait 35 sur 400).

La vènerie, comme on dit, il n’y a rien de plus naturel, antique, il n’y a pas de coups de feu qui sont tirés, ce sont les chiens qui courent après un animal, le prédateur cours après un autre prédateur, c’est la nature quoi. En plus, penser que c’était quelques privilégiés, pas du tout, c’est un spectacle populaire, on vient en famille, on voit cela, et je crois qu’il y a un animal sur quatre qui est pris, cet animal est fatigué, malade, c’est la sélection naturelle. D’ailleurs, il me semble que Tony Blair en Angleterre qui l’avait interdite l’a regretté.

C’est un beau spectacle populaire. La chasse, c’est très intéressant, c’est très révélateur de ce qu’est devenue la gauche. Il ne faut pas oublier que la chasse, c’est la première revendication de la Révolution Française. Dans les cahiers généraux, justement en 1789, dans les cahiers de doléances, les gens disent on veut chasser comme les aristocrates. La première revendication de 1789, c’est le droit de chasse pour tous, c’est profondément révolutionnaire et républicain. Sur l’école, la patrie, l’assimilation, la gauche prend le contre-pied de ces ancêtres révolutionnaires et républicains.

Un autre sujet fait débat en France, il s’agit de la problématique du loup. Il y a de plus en plus de loups, les éleveurs ne se sentent pas aidés, qu’aimeriez-vous faire pour les éleveurs ?Il me semble que de réintroduire le loup en France, pourquoi pas ? Mais il faut permettre aux éleveurs de gérer cette prolifération de loups. Les éleveurs doivent être privilégiés. C’est le problème de l’écologie contemporaine, elle veut nier l’homme, c’est tout le développement des théories véganes, animalistes, etc… On a l’impression que l’homme doit être débarrassé de la planète, c’est leur objectif inconscient, dans tous les cas, non-dit, c’est terrifiant. Le loup, pourquoi pas, l’éleveur d’abord.

Vous nous avez dit être entouré de chasseurs, vous les avez écoutés, que vous ont-ils dit sur les souhaits qu’ils avaient de leur passion ?Ils m’ont expliqué que la chasse avait beaucoup évolué. Le permis de chasse est beaucoup plus exigeant, les gens sont de plus en plus sérieux, les accidents ont diminué considérablement. Je crois qu’il y a dix accidents mortels par an, ce n’est même pas une journée de voiture ! On pourrait imiter certaines pratiques et utiliser davantage le produit de la chasse dans des circuits courts comme dans certains pays scandinaves.

Des modèles européens qui fonctionnent en fait ?Exactement. On peut toujours s’améliorer mais il faut cesser de vouer aux gémonies. C’est dans un cadre global, les verts sont à la pointe de ce combat là mais tout le camp qui se prétend progressiste est dans le même sac. Ils veulent détruire toutes les traditions françaises et populaires. Il y a un mépris du peuple, une haine de la France qui transparaît dans toutes ces actions. Je vous rappelle les bêtises des maires verts qui critiquaient le tour de France, le sapin de Noël. Vous voyez, on a pris ça pour du folklore, ce sont des bêtises, c’est révélateur de leurs mentalités. Ils détestent tout ce que le peuple aime.

Justement, c’est le thème de notre dernière question. Depuis plusieurs années, les chasseurs, les pêcheurs, les bouchers, les personnes qui mangent de la viande, sont attaqués par des courants antispecistes qui disposent de financements étrangers. Quelle est votre approche sur ces courants ?Philosophiquement, ces gens-là sont à combattre, ce sont les ennemis de l’humanité. Ils veulent éradiquer l‘humanité. Leurs ennemis, c’est l’humain. On peut très bien être sensible à la souffrance animale, mais là on est dans l’idéologie antispeciste qui considère que l’animal est un homme comme un autre. Non il n’est pas un homme comme un autre car il ne se soucie pas de notre sort, alors que nous, nous nous soucions de notre sort. Il n’y a pas de colloques des animaux sur le sort des hommes.

Par ailleurs, politiquement et économiquement, ces militants sont souvent violents, ce qui est absolument scandaleux. Ce sont les idiots utiles, voire les agents des chimistes qui financent la viande de synthèse, ce n’est donc pas un hasard. Nous devons combattre ces courants au nom de notre art de vivre.

On revient à votre deuxième question, la chasse, c’est la convivialité, la table, la gastronomie française. Vous savez, quand j’étais jeune, je lisais un livre célèbre de Roland Barthe qui s’appelait Les Mythologies qui décrivait les grands mythes français contemporains (la fameuse DS du Général de Gaulles, le Tour de France) et il racontait que les français avaient inventé un mode de vie tout à fait particulier fait de convivialité autour d’une bonne table dans un beau restaurant, un art de vivre français vraiment unique et que le monde entier regardait avec admiration.

C’est ce mode de vie que les verts veulent détruire, il y a une volonté d’éradication, comme les relations très françaises entre les hommes et les femmes, le marivaudage, la galanterie, la courtoisie, tout ce que l’on veut détruire au nom de la théorie du genre, etc… Il y a une volonté de destruction du mode de vie français, la chasse en est évidemment la première cible.

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