Se perdre à Marrakech, sur les traces d’Yves Saint Laurent

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Xavier de Jarcy

Publié le 10/12/17 mis à jour le 08/12/20

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Dans la paix des patios, la nature s’épanouit tandis que la médina colorée s’emplit des clameurs de la ville. La ville marocaine fut un écrin pour la créativité d’Yves Saint Laurent.

Yves Saint Laurent (1936-2008) n’a pu éviter de se perdre dans l’immense médina, la vieille ville arabe de Marrakech. Descendu en février 1966 à La Mamounia, à l’époque seul palace du coin, il a marché vers le nord et s’est engouffré dans le dédale des souks. Les marchands de babouches, les fabricants de services à thé, les vendeurs de poufs en cuir, les ciseleurs de lustres en dentelle de métal, les négociants en tapis, les bouchers dans leur minuscule échoppe, les colporteurs de ceintures qui vous poursuivent en vous promettant une bonne affaire sont toujours là. Saint Laurent aimait cette ambiance, qui lui rappelait son enfance à Oran.

Elle a un peu changé. Par endroits, des filets de plastique vert ont remplacé les canisses protégeant du soleil les ruelles où, dans une fumée bleutée, les motards slaloment entre les promeneurs avec une virtuosité de skieurs olympiques. A partir des années 1990, les étrangers ont racheté les riads, ces belles maisons cachant patios et terrasses derrière leur façade sans fenêtres et ils ont redonné du lustre à la médina. A la tombée de cette nuit de février 1966, le jeune couturier a dû arriver sur la place Djema’a el-Fna, où convergent chaque soir les Marrakchis. Il n’y avait pas encore tous ces restaurants (déconseillés aux touristes) alignant leurs têtes de mouton grillées. Perdu dans la foule, il a vu les tatoueuses de henné, les charmeurs de serpents, les montreurs de singes, les dresseurs de colombes qui s’envolent d’un coup pour accomplir dix fois le tour de la place. Il a vu les Marocains en djellaba faire cercle autour de conteurs s’agitant comme parcourus d’un courant électrique. Il a écouté les rythmes des musiciens gnaouas, ces descendants d’esclaves, et a compris que Marrakech était un carrefour de peuples venus de la mer, de la montagne, du désert et de l’Afrique de l’Ouest.

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