Grossesse extra-utérine : naissance rarissime d’un bébé viable qui a grandi dans l’ovaire de sa mère
Des gynécologues-obstétriciens indiens rapportent le cas exceptionnel d’une femme dont la grossesse extra-utérine s’est déroulée dans l’ovaire et a abouti à la naissance d’un bébé viable.
La grossesse extra-utérine (GEU) désigne une grossesse au cours de laquelle l’embryon s’implante ailleurs que dans la cavité utérine. Dans l’extrême majorité des cas, ce type de grossesse n’aboutit pas, l’embryon ou le fœtus ne pouvant grandir dans de bonnes conditions.
Mais il arrive, par un concours de circonstances exceptionnelles et rarissimes, que la grossesse extra-utérine, ou ectopique, soit menée à terme et aboutisse à un bébé viable.
C’est ainsi ce que rapportent des gynécologues-obstétriciens indiens, qui ont suivi une femme dont la grossesse s’est déroulée dans un ovaire, et a abouti à la naissance d’un nouveau-né vivant. Ils ont fait part de ce cas clinique dans un article paru ce 1er octobre 2020 dans le “Journal Obstetrics and Gynaecology Research”. C'est le journaliste et médecin Marc Gozlan qui a révélé l'information en France, dans son blog "Réalités Biomédicales" (Le Monde).
Il s’agit ici d’une femme de 35 ans, déjà mère de trois enfants, admise à l’hôpital du fait de légers saignements vaginaux, sans douleur associée. Au cinquième mois, cette Indienne avait eu une échographie. Celle-ci avait montré la présence d’un fœtus se présentant par le siège, mais n’avait pas établi le diagnostic de grossesse extra-utérine (GEU). C’est cette hospitalisation pour saignements qui va révéler, grâce à une IRM, un sac gestationnel localisé hors de l’utérus, ce dernier étant vide et de taille normale en l’absence de grossesse. Le terme étant dépassé de deux semaines, l’équipe obstétricale décide de procéder à une chirurgie, et retire un bébé de sexe féminin et de 3,1 kg du ventre de sa maman. Ils découvrent alors avec surprise que la grossesse était non seulement extra-utérine, mais ovarienne, puisque le placenta était attaché à l’ovaire gauche. C’est grâce à la vascularisation de l’ovaire que le fœtus a pu être correctement alimenté en sang.
Du fait d’une hémorragie importante, la patiente a dû être transfusée et subir une hystérectomie, c’est-à-dire une ablation de l’utérus. De son côté, le bébé s’avère être en parfaite santé, d’après les examens réalisés juste après la naissance. Mère et enfant ont pu sortir de l’hôpital cinq jours après la chirurgie. Selon “Le Monde”, qui rapporte l’information, tous deux se portent bien six mois plus tard.
Source : Le Monde
A lire aussiAuteur : Hélène Bour, Journaliste scientifique Publié le