J.K. Rowling victime de menaces de mort à cause de ses opinions sur la transsexualité

J.K. Rowling victime de menaces de mort à cause de ses opinions sur la transsexualité

Les critiques, les désaveux et maintenant les menaces d’attenter à sa vie. Ce lundi 22 novembre, J.K. Rowling, la créatrice de la saga Harry Potter a expliqué, dans un long thread (fil) sur Twitter, qu’elle recevait de nombreuses menaces de mort ces derniers jours. Au point qu’elle pourrait m��me « en tapisser la maison », ironise-t-elle. D'après elle, trois militants des droits des personnes transgenres, Holly Stars, Georgia Frost and Richard Energy « se sont photographiés devant (sa) maison » d’Édimbourg, en Écosse, la semaine précédente. Sur le cliché, diffusé largement sur les réseaux sociaux, on peut apercevoir son adresse.

Les militants chercheraient à « l'intimider et l'empêcher de défendre les droits des femmes basés sur le sexe » biologique, affirme-t-elle, en remerciant la police écossaise qui mène actuellement l’enquête et les internautes qui ont signalé la photo sur Twitter.

Cette mise en scène et cette photographie constituent un énième rebondissement dans une longue passe d'armes. Depuis des années, l’écrivain est vilipendée à cause de ses positions sur la transsexualité, devenue un sujet sensible dans les pays anglo-saxons. Retour sur la chronologie des faits.

2018 : le like « accidentel » sur un tweet

J.K. Rowling a commencé à devenir la cible de militants en mars 2018, à cause d’un simple like, une mention « J'aime », sous le tweet d’une femme nommée Rachel. Cette dernière évoquait les difficultés endurées par les femmes au Parlement britannique. Dans son post, elle affirmait n’avoir jamais été réellement soutenue en tant que femme, contrairement aux « hommes en robes », autrement dit les femmes transgenres. À l’époque, le porte-parole de l’écrivain a tenté de rattraper le coup en plaidant pour le « like accidentel ». En vain.

Des internautes commencent à se plaindre de J.K. Rowling. Sur Twitter, on retrouve d’ailleurs d'anciens tweets tels que : « Savoir que vous ne considérez pas les femmes trans comme des femmes est non seulement décourageant, mais cela ruine l'une des rares séries dans lesquelles j'étais vraiment à fond quand j'étais enfant. »

2019 : soutien à la chercheuse Maya Forstater

J.K. Rowling victime de menaces de mort à cause de ses opinions sur la transsexualité

J.K. Rowling n’entend pas se laisser impressionner. Elle continue de rappeler l’existence de la binarité des sexes ainsi que les spécificités biologiques des femmes, qu’elle considère comme invisibilisées. En 2019, la quinquagénaire est de nouveau attaquée, en raison de son soutien à Maya Forstater. Cette dernière officiait auparavant comme chercheuse pour le Centre de recherches pour le développement mondial, un organisme de lutte contre la précarité. Cette année-là, elle a perdu son travail à cause, selon elle, de ses positions sur la transidentité.

L’ancienne employée refusait notamment d’utiliser les prénoms impersonnels désirés par les personnes transgenres. Elle estimait également que « les femmes trans sont des hommes ». J.K. Rowling s’était alors fendue d’un tweet solidaire : « Habillez-vous comme bon vous semble. Appelez-vous comme vous voulez. Couchez avec n'importe quel adulte consentant qui vous aura. Vivez votre meilleure vie dans la paix et la sécurité. Mais forcer les femmes à quitter leur travail pour avoir déclaré que le sexe est réel ? ». Ce qui lui avait valu, là encore, de sévères critiques.

2020 : des femmes, pas des personnes menstruées

En juin 2020, rebelote. L’expression « personnes menstruées », qu’on voit parfois poindre dans l’univers militant pour designer les femmes cisgenres – dont le genre correspond au genre assigné à la naissance – apparaît dans un article de Devex, une plateforme médiatique destinée à la communauté mondiale du développement. « Je suis sûre qu’on devait avoir un mot pour ces gens. Que quelqu’un m’aide. Fammes ? Fommes ? Fimmes ? », interroge, sur un ton faussement ingénu, J.K. Rowling. Elle publie dans la foulée un long billet sur son blog où elle précise que « si le sexe n’est pas une réalité, alors ce que vivent réellement les femmes à travers le monde est effacé ».

De leur côté, certains acteurs d’Harry Potter se désolidarisent de l'auteure, à commencer par Daniel Radcliffe, qui incarnait le héros de la saga. « À tous ceux dont l’expérience des livres a été ternie, je suis désolé pour la douleur que vous ont causée ces propos », a-t-il déclaré, après le fameux tweet de juin 2020. Emma Watson, qui jouait le personnage d’Hermione Granger, juge quant à elle que « les personnes transgenres sont qui elles disent être et méritent de vivre leur vie sans être constamment questionnées ou qu’on leur dise qu’elles ne sont pas ce qu’elles disent être ».

En revanche, Robbie Coltrane, interprète du rôle d'Hagrid, a défendu l’écrivain le 15 septembre 2020 sur Radio Times : « Je ne pense pas que ce qu’elle a dit était vraiment offensant. Je ne sais pas pourquoi mais il y a toute une génération de gens sur Twitter qui sont juste là à attendre d’être offensés. » Le même jour, le nouveau livre de J.K. Rowling, Troubled Blood, mettant en scène un tueur travesti, lui a valu encore une fois une volée de bois vert.

2022 : exclue d'une émission spéciale sur Harry Potter ?

L’auteure pourrait même finir exclue des projets concernant sa fameuse série de livres sur le petit sorcier. Le 1er janvier 2022, sortira une émission spéciale pour fêter les vingt ans du film Harry Potter à l’école des sorciers. Les acteurs doivent, à cette occasion, partager leurs souvenirs et leurs anecdotes.

Mais J.K. Rowling manque à l’appel dans le casting des personnalités censées intervenir. Or, selon le Daily Mail, les accusations de transphobie qui continuent de pleuvoir sur l'écrivain ne seraient pas étrangères à cette absence…

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