« On achetait nos tampons en cachette » : les protections hygiéniques et leurs tabous vues par 3 générations

« On achetait nos tampons en cachette » : les protections hygiéniques et leurs tabous vues par 3 générations

Les comportements se déconstruisent-ils réellement au fil du temps concernant les tabous qui entourent les protections hygiéniques ? Pour en avoir le cœur net, j’ai interrogé Eva 22 ans, Stéphanie, 36 ans, et Helena, 55 ans.« On achetait nos tampons en cachette » : les protections hygiéniques et leurs tabous vues par 3 générations « On achetait nos tampons en cachette » : les protections hygiéniques et leurs tabous vues par 3 générations

En partenariat avec Nana (notre Manifeste)

Même si les comportements sont en phase de déconstruction, il y a encore du chemin à faire chez la plupart des gens, femmes et hommes confondus. Pour vérifier cette théorie, j’ai donc décidé d’interviewer trois femmes de trois générations différentes pour savoir quel est leur rapport aux règles, aux protections hygiéniques et lesquelles elles utilisent.

Car il est bon de constater que de ce côté-là, l’offre se diversifie, y compris chez des marques présentes depuis longtemps sur le marché. C’est le cas de Nana, qui vient de sortir cette année ses premières culottes menstruelles. Elles sont déjà disponibles sur son site de e-commerce et dans certaines enseignes de la grande distribution à un prix très raisonnable.

Les copines et les grandes sœurs restent la première source d’informations à toutes les époques

Dans le cas de mes trois interviewées, les discussions qu’elles avaient pu avoir sur le sujet avec leurs copines ou grandes sœurs les ont aidées à appréhender le phénomène des premières règles et à savoir que faire lorsque ça arrive. C’est le cas d’Eva, 22 ans, et alternante en communication :

Pour Stéphanie, 36 ans, et assistante de direction, les choses se sont passées différemment. Elle n’était pas proche de sa mère à l’époque, mais celle-ci a essayé de lui donner des protections hygiéniques. C’est sa sœur cadette qui a pris ce rôle pédagogique :

Autre époque, autre cas de figure, pour Héléna, 55 ans. Sa mère refusait catégoriquement d’en parler :

Une première évolution flagrante s’observe à travers ces premières réponses, dans les années 1980, Helenaa n’a pas eu le choix que de se tourner vers ses sœurs et ses amies pour en savoir plus sur les règles et comprendre les bon réflexes pour se protéger.

En revanche dans les années 1990, Stéphanie a eu l’opportunité d’en parler avec sa mère mais n’a pas souhaité le faire par pudeur. Quant à Eva, qui était au collège dans les années 2010, on peut parler du « choix du roi ». Elle a pu avoir les retours d’une amie qui a vu ses règles débarquer deux ans auparavant, ainsi que le recul plus précis de sa mère sur la question.

Le premier face-à-face avec les protections hygiéniques

Au-delà des premières règles, il y a les premières protections hygiéniques. Ce que j’ai pu remarquer au travers de mes entretiens, c’est que les premières protections proposées sont les serviettes et qu’elles sont rarement adoptées sur la durée. C’est pour Héléna que la transition s’est faite le plus rapidement :

« On achetait nos tampons en cachette » : les protections hygiéniques et leurs tabous vues par 3 générations

Stéphanie quant à elle a pris le temps de se connaître avant de vraiment faire le choix de changer de protection, mais a tout de même fini par revenir aux serviettes hygiéniques :

Pour Eva la transition a été plus longue :

De quelle manière se procurent-elles les protections hygiéniques ?

Les règles sont un phénomène naturel, et c’est une information que vous avez déjà toutes. Cependant dans beaucoup de cas cela reste le secret le mieux gardé de l’univers. Cela concerne également tout ce qui peut y être lié, à savoir les douleurs, les sauts d’humeurs, les errances médicales ainsi que les protections hygiéniques…

L’acte d’achat de ses propres protections menstruelles reste une étape supplémentaire à franchir. C’est pour Stéphanie que cette phase a été la plus longue, un processus de déconstruction a été nécessaire :

Pour Eva ce processus s’est fait plus facilement et progressivement :

Pour Héléna le tampon était un objectif, un synonyme de liberté. Pas question de passer à côté, quitte à subir les regards :

Mais très vite Héléna a dû se débrouiller seule pour gérer ce genre de chose :

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Les protections hygiéniques face aux hommes

Parler des règles n’était pas un problème pour le mari d’Héléna, en revanche il voulait pas être impliqué davantage :

Les protections hygiéniques sont souvent à la charge des femmes encore aujourd’hui. Alors qu’il s’agit d’un phénomène qui sert à la procréation ni plus ni moins, et donc qui concerne aussi bien les hommes que les femmes…

Encore aujourd’hui Stéphanie m’affirme qu’il n’arrive jamais à son petit ami de lui en prendre lorsqu’il fait les courses lorsqu’elle n’est pas là. Pourtant, ils sont ensemble depuis un certain temps et vivent ensemble depuis plusieurs années…

Heureusement Eva vient nuancer ces affirmations, en me redonnant foi aux nouvelles générations d’hommes :

« Si je pouvais recommencer, je pense que j’en aurais parlé à ma mère sans tabou »

Aujourd’hui, Eva a ses règles depuis 12 ans, Stéphanie est menstruée depuis 24 ans, quant à Héléna, elle est ménopausée. Lorsque je demande à chacune d’elle ce qu’elle changerait dans leur parcours menstruel avec du recul, pour Eva et Stéphanie les arguments se rapprochent, elles auraient aimées être moins complexées sur le sujet. Pour Eva cela concernait surtout les hommes de sa famille :

Stéphanie culpabilise en repensant à sa mère :

Pour Héléna c’est le manque d’information sur les risques liés aux protections hygiéniques qui lui a manqué :

Quelle conclusion en tirer ?

Ce qui est commun à ses trois générations de femmes, c’est la facilité avec laquelle le sujet était abordé avec leurs amis. Comme un rapprochement inévitable entre des êtres qui vivent la même expérience en même temps. D’ailleurs chacune d’elle n’avait aucun mal à réclamer des protections hygiéniques si besoin en cours, ou plus tard dans le milieu du travail.

Ce qui s’observe également c’est l’accessibilité et la transmission des informations plus simples vers les jeunes générations. Héléna n’a eu aucune aide de sa mère, et n’a pas voulu faire subir le même sort à sa fille. Quant à Eva, dès son entrée en seconde, elle s’achetait seule ses protections.

En revanche, le milieu scolaire dans lequel nous passons la majorité du temps à l’âge où surviennent les premières règles n’est absolument d’aucune aide… Il y est expliqué comment on fait les bébés, comment mettre un préservatif sur une banane, mais pas que les règles sont douloureuses et comment mettre un tampon… Pire, il arrive qu’il crée des traumatismes comme à Eva :

Bref on est encore loin d’un idéal d’acceptation, mais petit à petit l’idée fait son chemin. Comme certaines marques qui se cantonnaient aux protections jetables, qui comprennent les nécessités de créer des protections réutilisables pour toutes, à l’image de Nana qui a sorti deux modèles de culottes menstruelles il y a quelques mois.

Tous les tissus et matériaux qui la composent ont été choisis pour leur technicité afin d’en faire un objet ultra confort. Cette culotte est disponible partout sur la boutique en ligne de la marque mais également en supermarché. Vous n’avez plus qu’à vous la procurer pour vous faire votre propre avis.

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