Que sait-on de la plainte de Thaïs d’Escufon pour agression sexuelle ?
Question posée par Alya le 8 décembre.
Bonjour,
Votre question fait suite à la publication, sur ses réseaux sociaux, du témoignage de Thaïs d’Escufon, ancienne porte-parole de Génération identitaire, association d’extrême droite récemment dissoute en Conseil des ministres. Sur sa chaîne Telegram, le 8 décembre, la jeune femme assure avoir, la veille, «manqué vivre le pire». Elle indique : «J’ai été séquestrée une demi-heure par un migrant d’origine tunisienne qui a cherché à me violer. Il s’est introduit chez moi alors que j’avais mes écouteurs, je ne l’ai pas entendu arriver dans mon dos. Tout s’est passé si vite, il a fermé la porte et pris la clé que j’avais mise dans la serrure. Je me suis retrouvée seule avec cet homme, enfermée.»
Et la militante d’ajouter : «Ce qui m’est arrivé, c’est ce pourquoi on m’a traitée de menteuse, de raciste, de fasciste sur le plateau d’Hanouna quand je l’ai dénoncé. C’est ce que des milliers de Françaises subissent tous les jours. Ce qu’il m’est arrivé, c’est ce que je dénonce et ce pourquoi on me censure.»
Jointe à ce témoignage, la copie partielle d’une plainte déposée le 7 décembre, dont les éléments confidentiels, comme le lieu où se seraient déroulés les faits, ont été masqués. On y constate néanmoins que la scène, telle que décrite par Thaïs d’Escufon, aurait eu lieu alors qu’elle rentrait de la salle de sport, un peu avant 11 heures du matin. Elle précise qu’une fois sur place, l’homme «a essayé de [la] mettre en confiance», «[lui] a parlé de sa vie puis [lui] a demandé à boire, puis s’est ravisé craignant que je garde ses traces».
Elle poursuit : «Il a demandé s’il pouvait fumer. J’ai refusé puis c’est moi qui me suis ravisée en espérant garder son mégot. Quand il a fini ses deux cigarettes, il m’a demandé de nettoyer. J’ai jeté les mégots dans la poubelle et il les a récupérés en me disant qu’il était un peu parano. Il a pris un pot qui traînait dans la poubelle afin de les mettre.» La jeune femme précise qu’elle remet ce pot à la police, sans les mégots que l’homme aurait toutefois récupérés. De la même manière, elle indique : «Je lui proposais à boire mais il exigeait que je lave devant lui le verre.»
«Comment je sais qu’il est d’origine tunisienne ?»
Dans la plainte, Thaïs d’Escufon détaille également des faits se rapportant à une agression sexuelle : «Il me demande s’il a sa chance avec moi, je lui réponds que non. Il veut m’embrasser, je me débats, il réussit à un moment à m’effleurer les lèvres. Je pleure, je lui dis de partir. Il me dit d’attendre, qu’il va me demander quelque chose mais je suis en panique, il me tient les poignets. En me tenant les poignets, il me fait m’asseoir sur le pouf à côté de la porte, je lui dis de partir et il me dit de le sucer. Et là, prise de panique, je pleure de plus belle, je suis terrorisée. Il me lâche, je me lève d’un bond, j’arrive à ouvrir la gâche de la porte et le pousser dehors, il part à gauche et je referme vite.»
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Le même jour, la jeune femme publie un message vocal sur Telegram, afin de remercier ses soutiens et préciser certains aspects de l’histoire : «Comment je sais qu’il est d’origine tunisienne ? Parce que c’est lui qui me l’a dit. Je suis restée une demi-heure avec lui, j’ai forcément eu le temps de discuter. […] C’est lui qui m’a dit que j’avais des traits très français, que j’étais jolie. «Moi je viens de Tunisie, ça fait un an, un an et demi que je suis en France, avant j’étais en Allemagne.» Donc voilà, c’est lui qui me l’a dit.» Elle ajoute qu’elle «s’estime chanceuse de s’en être sortie indemne», indique que l’homme avait pris son téléphone et gardé dans sa poche pendant plusieurs minutes. «Il disait qu’il fuyait et qu’il ne voulait rester que dix minutes. C’est au moment où il allait soi-disant partir qu’il m’a agressée physiquement.»
Sollicitée, Thaïs d’Escufon n’a pas souhaité communiquer des éléments sur la procédure à Libération, permettant de vérifier les faits. Dans la réponse qu’elle nous adresse, elle semble toutefois indiquer que les faits ne se seraient pas déroulés chez elle, à Toulouse, mais dans une ville où elle se rend souvent. La plainte, de fait, a été déposée à Lyon sous son vrai nom, le 7 décembre, confirme à CheckNews le procureur de la République. Il poursuit : «Une enquête a été ouverte par le parquet de Lyon des chefs d’agression sexuelle, violation de domicile et harcèlement sexuel et a été confiée à la sûreté départementale du Rhône.» Dès le 8 décembre, l’affaire était relayée par Eric Zemmour sur Twitter, lui apportant «tout son soutien».