Bébé abandonné à Mainvilliers : la mère avait caché sa grossesse et laissé le nourrisson quatre jours dans le coffre de sa voiture

Bébé abandonné à Mainvilliers : la mère avait caché sa grossesse et laissé le nourrisson quatre jours dans le coffre de sa voiture

Dans quelles circonstances le bébé a-t-il été retrouvé ?

« Le 15 octobre, à 22 heures, les services de police de Chartres sont appelés par un couple de promeneurs, qui vient de découvrir un nourrisson dans une panière à linge, dissimulée sous un buisson, à proximité du 27, rue des Bas-Menus, à Mainvilliers, explique le procureur. Le couple, qui promenait son chien, a été attiré par des pleurs. »

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Les policiers découvrent « un bébé vivant, habillé d’un body et d’un pyjama, enroulé dans des serviettes maculées de sang séché », détaille Rémi Coutin. Le nourrisson a été conduit aux urgences néonatales de l’hôpital de Chartres.

Ce garçon, qui pèse 3,420 kg et mesure 50 cm, souffre d’une jaunisse. « C’est quelque chose de fréquent », souligne le procureur. Le bébé, prénommé Raphaël par le personnel hospitalier, est déclaré à l’état civil de la mairie de Mainvilliers, le 19 octobre, par les enquêteurs.

Comment la mère du bébé a-t-elle été localisée ?

Le 19 octobre, les enquêteurs établissent que « la panière à linge, le pyjama et le body que portait le bébé avaient été achetés le 14 octobre, dans un magasin Action de Luisant, par une femme de 39 ans, domiciliée à Chartres, à proximité du lieu de la découverte de l’enfant », relate le procureur. Le 21 octobre, les enquêteurs l’interpellent à son domicile. Son compagnon est, lui aussi, placé en garde à vue.

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Quel est le profil de cette Chartraine ?

Bébé abandonné à Mainvilliers : la mère avait caché sa grossesse et laissé le nourrisson quatre jours dans le coffre de sa voiture

Déjà mère de six enfants, âgés de 3 à 18 ans, cette femme de 39 ans travaille dans l’agglomération chartraine et vit avec son compagnon.

« Elle n’est pas connue des services de police, ni des services sociaux. On n’est pas dans un milieu social carencé. »

Rémi Coutin (procureur de la République de Chartres)

Quelle est la version de la mère ?

« Elle reconnaît être la mère du nourrisson », précise le procureur. « Elle n’a pas voulu croire à sa grossesse et a porté des vêtements amples pour que personne ne s’en aperçoive », détaille le procureur. Interrogés, le compagnon et les enfants affirment, selon le procureur, qu’ils ne s’étaient aperçus de rien.

La femme a ressenti des contractions, lundi 11 octobre, dans la soirée. Le procureur détaille :

« Elle a quitté son domicile en voiture et s’est rendue dans un chemin à Corancez, où elle a accouché seule hors de la voiture. Elle a coupé le cordon ombilical avec des ciseaux qui se trouvaient dans une sacoche. »

La mère a expliqué qu’elle était rentrée chez elle et qu’elle « avait laissé le bébé dans le coffre de sa voiture », sans prévenir personne. Le compagnon a indiqué « qu’à aucun moment, il n’a soupçonné qu’elle avait accouché ».

La garde à vue de la femme est interrompue, car son état psychiatrique est jugé incompatible avec la poursuite des interrogatoires. Le 5 novembre, la Chartraine sort de l’hôpital psychiatrique et est de nouveau placée en garde à vue.

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Elle relate que « le bébé est resté pendant quatre jours dans le coffre de sa voiture et qu’elle est allée le nourrir régulièrement », indique Rémi Coutin. « Le 15 octobre, elle a décidé de sortir le bébé, car son ex-compagnon devait récupérer le véhicule. Elle a dissimulé l’enfant derrière des buissons. On estime qu’il s’est passé trois quarts d’heure entre le moment où elle l’a sorti de la voiture et celui où les promeneurs ont fait la découverte. »

Les expertises ADN établissent « de manière quasi certaine » que la mère et son compagnon sont les parents de l’enfant. La femme a été mise en examen pour abandon de mineur de moins de 15 ans et privation de soins et d’aliments sur mineur de moins de 15 ans par ascendance. Elle encourt sept ans d’emprisonnement. Elle a été placée sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’entrer en contact avec le nourrisson, qui a été placé dans une pouponnière.

Hélène Bonnet

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