Allaitement : les incidents possibles lors des premières tétées
Lorsque les mamans sont confrontées à des difficultés au début de l’allaitement, elles se découragent souvent, arrêtent d’allaiter... et le regrettent par la suite. Voici quelques incidents qui peuvent survenir ; ainsi vous les reconnaîtrez, vous saurez comment réagir et éventuellement vous faire aider par un professionnel.
Mes bouts de seins sont petits, peu saillants
Vos mamelons peuvent être rétractés vers l’intérieur lorsqu’ils sont au repos. Cela n’empêche pas la mise au sein puisque, pour téter, le bébé étire avec sa langue toute la partie du mamelon et de l’aréole et maintient cette partie bien en place dans sa bouche. Mais le bébé peut avoir un peu de difficulté à placer sa bouche et sa langue. Il est donc important de le mettre au sein à un moment où il est bien calme, et même somnolent. Si votre mamelon est vraiment rétracté, vous pouvez avant la tétée l’aider à ressortir par des effleurements, ou d’un tire-lait. Le recours aux bouts de sein en silicone est indiqué à la condition que vos mamelons ne ressortent pas du tout. Son utilisation mérite d’être accompagnée par un professionnel (taille, bonne installation, prévention de l’engorgement, optimisation du transfert de lait au bébé).
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Mon lait ne convient pas
L’intolérance au lait de mère n’existe pas sauf dans le cas rarissime d’une pathologie appelée galactosémie, chez le bébé qui ne digère pas le lactose, un des sucres du lait maternel ou des laits animaux. Votre bébé pleure et les doutes s’installent : mon lait est-il bon pour mon tout petit ? Restez convaincue que votre lait est le meilleur aliment pour votre bébé, le plus adapté, d'autant plus durant les six premiers mois, car c'est le cas ! Combien de femmes ont jadis entendu une personne de leur entourage, un médecin parfois même, leur dire que leur lait n'était pas bon ou suffisant pour leur bébé, pour qu'elles passent au lait infantile !
La seule chose qui peut survenir, c'est que votre bébé soit intolérant aux protéines de lait de vache, et dans ce cas, il aura des régurgitations douloureuses, des problèmes digestifs qui mettront votre médecin ou pédiatre sur cette piste. Une éviction des produits contenant des protéines de lait de vache (produits laitiers notamment) pourra être envisagée pour voir si les choses s'améliorent.
Allaitement maternel : j’ai trop de lait
Ne le jetez pas, mais donnez-le à un lactarium – centre de collecte du lait maternel. En donnant votre lait, vous augmenterez peut-être les chances de survie d’un bébé fragile ou prématuré ! Pour trouver les coordonnées du lactarium de votre région, consultez le site officiel des réseaux de périnatalité ou de l'ALDF, Association Des Lactariums de France.
Ne vous inquiétez pas par ailleurs, votre production de lait va peu à peu s'adapter aux besoins de votre bébé.
Si vous trouvez que l’allaitement ne démarre pas très bien, ne désespérez pas, rien n’est perdu. Prenez contact avec une association de soutien à l’allaitement. Parlez-en avec la sage-femme qui vous suit peut-être dans le cadre du PRADOou à une spécialiste de l’allaitement, une consultante en lactation) ou une sage-femme qui a un diplôme en lactation, un DIULHAM
Je n’ai pas assez de lait
Lorsqu’un bébé réclame souvent, la maman pense qu’il ne reçoit pas assez de lait. Si sa prise de poids est satisfaisante (150 à 200 190 à 230g selon le sexe du bébé en moyenne par semaine au début), que sa courbe de croissance est bonne, il a peut-être surtout besoin de sucer, d’être porté, entouré, câliné. Il exprime peut-être aussi une difficulté à trouver le sommeil. Le portage, les bercements et une nouvelle tétée seront alors d’excellentes solutions pour l’y aider.
La production de lait est très lente et insuffisante
D’aussi loin que l’on ait retrouvé des écrits, les mères ont témoigné de leur inquiétude sur leur production de lait. Rappelons qu’un moyen efficace pour stimuler la lactation est de mettre l’enfant au sein des deux côtés, à un sein puis à l'autre. On peut aussi utiliser un tire-lait pour stimuler davantage la sécrétion du lait.
Enfin, des compléments de lait artificiel ne devraient être donnés que si la prise de poids est insuffisante et sur indication médicale précise et détaillée. Pensez d’abord à compléter avec votre lait, recueilli à la main ou avec un tire-lait. Le lait infantile sera donné en dernier recours.
S’il était nécessaire de compléter par un biberon, choisissez une tétine ayant un débit lent pour que le lait ne vienne pas trop facilement ni trop vite : le biberon étant plus facile à prendre, le bébé pourrait s’y habituer et refuser le sein, ce qui pourrait compromettre une lactation un peu fragile. Mieux encore, vous pouvez donner le lait à la tasse ou à la seringue, ce qui se fait pour certains prématurés, et permet d'éviter le risque de confusion sein-tétine. Cela prend un peu de temps, mais en vaut la peine.
Lorsqu’une maman prend ces précautions, il est rare que la lactation ne se mette pas en route. Pourtant, au bout de 5 à 10 jours d’essais infructueux, bien des mamans abandonnent, ce qui est dommage, car on peut voir des démarrages d’allaitement très lents : la production lactée ne se fait régulièrement qu’au bout de quinze jours, voire même trois semaines parfois.
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Allaiter me fatigue
La grossesse et l’accouchement sont un gros « travail » et il faut quelque temps pour se sentir en forme. En plus, s’occuper d’un bébé demande de l’énergie. Respectez vos besoins de sommeil. Comme toute jeune mère, la maman qui allaite a besoin de temps pour récupérer : des périodes courtes et fréquentes permettent en général de gagner un peu de repos.
Demandez à votre partenaire ou à une personne de votre entourage de s’occuper du bébé entre deux tétées et profitez-en pour faire une sieste. Par ailleurs, vous donnez-vous le temps de prendre vos repas ? Vérifiez aussi que vous êtes bien installée. Si, malgré tout, vous êtes très fatiguée, avant d’envisager le sevrage, parlez-en au médecin, il peut s’agir d’un manque de vitamines et de fer.
Même avec des seins petits, une maman peut avoir beaucoup de lait. Seins volumineux et abondance de lait ne sont pas liés.
Tire-lait manuel ou tire-lait électrique ?
Il existe des tire-lait manuels qui sont en vente en pharmacie ou parapharmacie – non pris en charge par l’assurance maladie – et des tire-lait électriques dont la location est prise en charge par l’assurance maladie sur prescription d’un médecin ou d’une sage-femme.
Il peut arriver qu’un sein donne plus que l’autre. Cela n’a pas d’importance. Commencez la tétée par celui qui donne moins.
Début de l'allaitement : j'ai mal au mamelon
Dans les jours qui précèdent l’accouchement la sensibilité des mamelons est augmentée. Alors qu’on peut tolérer une plus grande sensibilité des seins, une douleur d’emblée insupportable est un motif d’appel pour faire évaluer la situation de plus près. Votre installation pour donner le sein, ainsi que celle de votre bébé, sont peut-être aussi à corriger. Veillez à ce que votre bébé prenne bien l’aréole et ne vous fasse pas mal en tétant. En fin de tétée, étalez une goutte de votre lait sur le mamelon (le lait maternel est antiseptique et cicatrisant). Laissez sécher. Pommade à base de lanoline purifiée, de miel stérilisé, le pharmacien saura orienter votre choix.
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Le bébé n'arrive pas à téter
Il arrive qu'un bébé n'ait pas la force de téter, parce qu’il est trop faible (cas notamment du grand prématuré). Comme il a tout particulièrement besoin du lait de sa maman, on tire le lait et on le donne au bébé au biberon, à la tasse, ou à la seringue.
Il peut avoir des difficultés à téter parce qu’il est gêné par une malformation (fente labiale, fente palatine : il existe des tétines spéciales qui vous seront recommandées par les professionnels de santé qui s’occupent de votre bébé) ou par un frein de langue très serré court, ou parce qu’il coordonne mal les succions-déglutitions, place mal sa langue, etc. Dans le cas du frein de langue trop court, la section de cette petite membrane, placée sous la langue du nourrisson, peut être effectuée par le pédiatre à la maternité ou à son cabinet. Un médecin de ville : ORL ou dentiste saura également poser un diagnostic si besoin.
Dans les autres cas, le bébé va devoir apprendre à téter ; si les conseils du personnel de la maternité ne suffisent, n’attendez-pas pour demander l’aide d’une consultante en lactation.
Le bébé ne veut pas téter
Il est né à terme, mais il est somnolent et n’a pas l’air d’avoir faim. Cette situation est fréquente notamment parce que le nouveau-né ne tète pas par faim mais par réflexe. Il en faut peu pour vous déstabiliser cependant. Trop de gens ignorent encore que le nouveau-né peut très bien téter en somnolent. Il ne sert à rien de vouloir stimuler l’enfant par diverses manœuvres (gratouillis ou chatouilles sont en effet à proscrire). Si votre bébé ne parvient pas à téter, alors même que vous l’avez amené au sein alors qu’il soulevait tout juste une paupière, exprimez du lait et donnez-le-lui dans une petite cuillère par exemple. Cet apéritif va l’encourager à téter par la suite.
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Que faire quand un bébé allaité régurgite beaucoup ?
On oublie parfois que les bébés allaités ont eux aussi besoin de faire des rots. Votre enfant régurgite beaucoup, cela n’a rien d’anormal, c’est même très courant. Cela ne justifie pas de le passer au biberon. Il faut le remuer le moins possible après la tétée, le garder vertical un bon moment, lui laisser son bavoir. Cependant, des régurgitations répétées et douloureuses, survenant à tout moment (y compris la nuit), font penser à un reflux gastro-œsophagien, particulièrement si elles sont associées à des « malaises », à des crises d’agitation et de pleurs, à des troubles respiratoires (toux nocturne), à un ralentissement de la croissance. Il conviendra de consulter le médecin sans attendre.
Bébé présente une cloque de succion à la lèvre supérieure
Ce n’est rien, la petite peau qui recouvre l’ampoule va sécher et s’éliminer toute seule. Mais c’est peut-être le signe que votre bébé serre trop les lèvres : dans ce cas, vos mamelons sont sensibles. Il sera bon de revoir dans quelle position vous vous installez pour l’allaiter. La traditionnelle position de la madone par exemple peut parfois écarter votre bébé du sein et ainsi l’amener à pincer ses lèvres. Faites-vous aider par un professionnel ou une association de soutien à l’allaitement.
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