Comment construire une cabane dans un arbre ?

Comment construire une cabane dans un arbre ?

Les adeptes des dessins animés des années 80 se souviennent très probablement de Tom Sawyer, cette série télévisée japonaise adaptée des Aventures de Tom Sawyer, roman de l’écrivain américain Mark Twain édité en 1876, qui mettait en scène Tom Sawyer, un jeune orphelin américain au XIXe siècle dans le Missouri d’avant la guerre de Sécession, et son ami vagabond Huckleberry Finn — héros d’un autre roman du même auteur, Les Aventures de Huckleberry Finn, paru en 1884. C’est cet ami « Huck » qui, au début de la série, se construira une « maison » de fortune : une cabane suspendue parmi les arbres sur les bords du fleuve Mississippi.

Une cabane, pour quoi faire ?

Contrairement à Huck, vous n’êtes pas — du moins, nous l’espérons — sans-abri. De surcroît, si vous lisez cet article parce que le sujet vous intéresse, c’est a priori parce que vous disposez, où êtes sur le point de le faire, d’une maison avec un jardin, jardin dans lequel au moins un arbre trône majestueusement.

Ça y est ? Vous avez pris votre décision ? Vous êtes séduit par l’idée de construire quelque chose de vos mains, d’éprouver la satisfaction du travail accompli et de pouvoir le contempler quotidiennement à côté de votre chez-vous ? C’est une excellente décision ! Outre le plaisir de bricoler, seul ou à plusieurs — indispensable ici pour des raisons de sécurité, voir plus loin —, vous serez ravi de cette « nouvelle pièce », à regarder et à vivre.

Les enfants s’y amuseront comme des petits fous en laissant libre cours à leur imagination et leur créativité légendaires. Pour les adultes, un abri perché permet de se couper de la vie urbaine ou domestique, se déconnecter de l’électronique, s’isoler pour travailler, se concentrer, rêver, se détendre, imaginer, se reposer, se ressourcer. Parce qu’il permet aussi de se rapprocher de l’harmonie avec la nature, l’environnement créé par une cabane dans un arbre est idéal pour lire, écrire, composer, jouer, peindre, autant d'activités artistiques et manuelles dont nous avons besoin pour suspendre le temps dans un monde où tout va si vite. Une « résilience secondaire » à moindres frais, en somme.

Quels matériaux, outillages, traitement du bois ?

Une construction « 100 % récup » serait idéale, mais irréaliste et surtout relativement dangereuse. Même si vous avez à cœur de paraphraser Mark Twain — « Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait » —, soyez pragmatique et efficace, en particulier pour les éléments qui supporteront la structure de votre cabane : ils devront être d’une stabilité et d’une solidité à toute épreuve.

Pour le bois, les classiques planches récupérées sur les palettes et le bois flotté (grandes et épaisses branches tombées dans les cours d’eau et plus ou moins polies par le temps) pourront faire l’affaire pour les faces latérales et le toit, mais il n’est pas facile d’en trouver en quantité et qui soient dans un état exploitable. Il est recommandé de se rapprocher de fournisseurs spécialisés, nombreux sur internet, outre les traditionnelles enseignes de bricolage. Ils proposent généralement deux gammes pour chaque essence : le bois brut et le bois raboté. Ce dernier, légèrement plus cher, est à privilégier pour éviter les très désagréables échardes lors de la manipulation des planches.

Comment construire une cabane dans un arbre ?

En matière de construction de cabanes, les essences de bois préférées pour leur solidité sont le pin, l’épicéa et le douglas, trois conifères de la famille des pinacées qui sont particulièrement adaptés pour les constructions extérieures. À ce titre, un tel aménagement potentiellement confronté aux intempéries nécessite une visserie en inox pour éviter au maximum les risques de rouille.

Pour les attaches, le cas échéant, des fils d’acier dédiés au jardinage ainsi que des cordages ou cordelettes traités pour résister à l’extérieur conviendront parfaitement.

Le traitement du bois, indispensable pour la durée de vie de votre abri, est généralement très polluant. Il existe une alternative écologique qui présente toutefois l’inconvénient d’un temps de séchage relativement long, de plusieurs jours à deux ou trois semaines selon les cas et le nombre de couches : le « goudron de Norvège », également appelé « goudron suédois » ou « poix liquide », découvert par les vikings pour nourrir et protéger le bois de leurs drakkars. Il s’agit d’un goudron végétal obtenu par carbonification du pin, lequel ne doit pas être confondu avec la créosote, interdite d’utilisation.

Au niveau de l’outillage, préférez l’électrique (visseuse, scie, etc.). Si vous savez sans mal fixer un crochet sur une porte à la seule force de vos mains aidées d’un tournevis, la répétition de la tâche et la dureté de certains matériaux pourraient ici vous mener la vie dure et vous décourager. Pour faciliter le vissage sans altérer la solidité des fixations, optez pour les « pré-trous », effectués à la perceuse avec un foret d’un diamètre assez inférieur à celui de la vis.

Pour amener différents éléments de la cabane en hauteur, pensez, enfin, aux systèmes de câbles et poulies.

En ce qui concerne la « tenue de combat », pour votre confort et voter sécurité, vous adopterez également des gants et des vêtements et chaussures fermées. Des lunettes sont également recommandées lors des opérations de perçage et de sciage.

Quelle méthode de conception respectueuse de la nature ?

Soyez prévoyant et pragmatique : dessinez des croquis et des plans, mêmes approximatifs. Si vous êtes à l'aise avec les outils informatiques, vous trouverez sur internet de nombreux dispositifs pour vous aider à modéliser en 3D la cabane de vos rêves.

Bien évidemment, votre cabane dans un arbre de votre jardin, c’est pour, entre autres objectifs, vous rapprocher de la nature. Par conséquent, vous avez à cœur de la protéger, y compris l’arbre que vous vous apprêtez à investir. En l'espèce, il existe deux principaux modes de conception pour une cabane qui n’abîment par l’arbre : la bride de serrage et la structure sur pilotis. Il n’est ni indispensable ni souhaitable de creuser ou de percer l’arbre pour y fixer sa structure.

Si vous n’avez pas confiance en vos talents de bricolage, entraînez-vous d’abord avec des constructions destinées à de plus petits habitants : les oiseaux, votre chat, votre chien.

Des tutoriels et des plans très détaillés et très pédagogiques sont disponibles sur de nombreux sites web, gratuitement ou pour quelques euros.

Attention à la sécurité

Il serait bien évidemment très regrettable que le plaisir de construire et le bonheur d'avoir une cabane dans un arbre de son jardin se transforment en drame. Pour prévenir au mieux ce risque, diverses précautions s'imposent.

L’importance de la portance

Vérifiez la stabilité dans tous les angles de la surface « habitable ». Selon le type de construction, l’arbre est plus ou moins « porteur » de la structure. Assurez-vous que les branches qui supportent certains poids ne soient pas pourrissantes.

Votre sécurité lors de la construction

Ne réalisez pas les travaux en étant seul, consultez des proches qui s’y connaissent un peu ou des experts assermentés, respectez les consignes de sécurité de base du bricolage (gants, chaussures, lunettes de protection) et, le cas échéant, celles relatives au travail en hauteur (harnais, garde-corps, etc.).

La sécurité de tous après la construction

La structure étant installée en hauteur, le risque de chute d’éléments ou de personnes au sol n’est pas à exclure, notamment en cas d’intempérie violente (orage, fortes pluies, tempêtes).

Si les chutes depuis une cabane perchée ne fleurissent pas dans les rubriques « faits divers » de la presse locale, c'est principalement parce que la grande majorité d'entre elles sont conçues par des installateurs qualifiés respectant les normes de sécurité et effectuant des contrôles réguliers. À ce titre, l’exploitation des cabanes à des fins hôtelières est autorisée en France depuis 2007 et certaines d’entre elles sont fédérées, affiliées à un réseau, comme Cabanes de France.

Chez les particuliers, c’est « une autre paire de planches », alors soyez prudent, surtout si vous souhaitez « occuper » votre construction d’aventurier, en plus de sa fonction décorative.

Solidité, stabilité et accessibilité doivent être privilégiées lors de la conception et de la construction de votre cabane. À ce titre, il faut savoir envisager le pire pour le prévenir : au sol, une végétation douce et généreuse amortira toute chute éventuelle, l’idéal étant, quelques centimètres plus haut, l’installation d’un filet de sécurité, pourquoi pas récupéré auprès d’une pêcherie ou d’un port de pêche si vous vivez en bord de mer.

Ces quelques idées destinées à vous aider à imaginer la cabane de vos rêves et à la rendre réelle ne sont pas limitatives : laissez libre cours à votre créativité (conception, matériaux récupérés, etc.) tout en demeurant raisonnable en termes de sécurité et d’harmonie avec la nature.

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