INTERVIEW. Nathalie Porte, députée du Calvados : « le quoi qu’il en coûte ne peut pas s'éterniser »

INTERVIEW. Nathalie Porte, députée du Calvados : « le quoi qu’il en coûte ne peut pas s'éterniser »

Par Philippe JautéePublié le
Le Pays d'Auge
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Êtes-vous pour un assouplissement du pass sanitaire ou êtes-vous pour sa suppression ?INTERVIEW. Nathalie Porte, députée du Calvados : « le quoi qu’il en coûte ne peut pas s'éterniser » INTERVIEW. Nathalie Porte, députée du Calvados : « le quoi qu’il en coûte ne peut pas s'éterniser »

Je suis pour la vaccination obligatoire pour tout le monde. De plus en plus de gens sont vaccinés. Mais aujourd’hui, des personnes trafiquent, font des faux pass. Cet été, en terrasse, j’ai vu des couples présenter un pass qui n’était pas le leur. On était dans une petite ville. Les gendarmes étaient venus en expliquant venir en soutien aux restaurateurs qui avaient autre chose à faire. Les couples avaient une soixantaine d’années. Ils étaient énervés de devoir montrer le pass sanitaire aux gendarmes. Il y a une autre problématique : des personnes qui se sont fait faire un faux pass par leur médecin et ne peuvent plus se faire vacciner car ils sont considérés comme vaccinés.

Est-ce qu’il y a un embouteillage dans les textes à voter en raison du Covid ? L’agenda est-il très chargé ?

Oui. Et il y a beaucoup de choses à passer sachant que, par rapport aux élections, il y a une contrainte au niveau du temps. Fin février, le parlement est clos.

Quel est votre point de vue sur le projet de loi de finances 2022 ?

INTERVIEW. Nathalie Porte, députée du Calvados : « le quoi qu’il en coûte ne peut pas s'éterniser »

Par rapport au budget de l’État, si j’ai soutenu les mesures exceptionnelles prises lors de la crise sanitaire, je trouve que ce budget 2022 propose trop de dépenses non financées. Le « quoi qu’il en coûte » ne peut pas s’éterniser. Les Français devront rembourser un jour ou l’autre et ils le savent. J’ai l’impression que le président de la République fait davantage un budget pour sa campagne électorale qu’un budget pour le bien de la France.

Et quelles sont vos attentes sur le projet de loi de finance de la sécurité sociale ?

Je voudrais que nous arrivions à mieux répartir les médecins sur le territoire national. Puisque l’ordre des médecins refuse catégoriquement les « affectations d’office » des jeunes médecins, je trouve que l’État pourrait au moins interdire aux médecins de s’installer dans les zones déjà suffisamment pourvues en médecin, afin que les installations bénéficient aux déserts médicaux.

Récemment, dans le cadre du projet de réforme de l’AAH, Allocation aux Adultes Handicapés, vous avez récemment demandé la déconjugalisation de cette allocation…

Oui, on ne peut pas comparer une allocation en raison d’un handicap avec le RSA. La situation n’est pas la même. Si vous conjugalisez le revenu du conjoint avec cette AAH, surtout quand les personnes en situation de handicap sont en couple ou veulent se mettre en couple, ça leur fait perdre ou diminuer cette allocation. Donc non seulement ils subissent le handicap mais on leur fait comprendre qu’ils ne peuvent pas avoir une autonomie financière. On aggrave la perte d’autonomie de ces personnes. On leur fait passer le message que sans leur conjoint ils ne peuvent rien. La majorité des personnes qui m’ont alerté sur le sujet sont concernées parce qu’ils ne peuvent malheureusement pas avoir un travail, leur handicap ne le leur permet pas du tout. Mais la majorité a fait des amendements pour supprimer nos articles sur notre projet de loi concernant le handicap. Tous nos articles ont été supprimés un à un. C’est une forte déception, pas seulement sur les bancs des Républicains, mais aussi pour les socialistes, la France Insoumise et les communistes.

Sur le plan pratique, comment arrivez-vous à gérer à la fois vos missions à la Région et en tant que député ?

L’avantage que j’ai est de pouvoir concilier les déplacements en région avec mon mandat de députée. J’ai très souvent un lien entre les deux. La contrainte parlementaire est Paris en début de semaine. Mais nous avons beaucoup de réunions qui se font encore en visio. Quand c’est en début de semaine, j’arrive à trouver un créneau d’une heure pour les faire. Ça se passe très bien. Je fais un point régulier avec le cabinet du président Morin sur les sujets d’intérêts normands. Je maintiens ce lien également avec les communes. Pour exemple, je fais partie de deux missions d’informations, une sur l’importance du commerce de centre-ville dans l’aménagement et l’attractivité du territoire, et la deuxième sur la résilience nationale.

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