"Madame Bachelot me fait gerber" : le directeur d'un théâtre mayennais en appelle à la désobéissance civile
Excédé par ce qu'il appelle une discrimination culturelle, Jean-Luc Bansard, le directeur du Théâtre du Tiroir, à Laval, va participer ce samedi 30 janvier à l’opération nationale "théâtres ouverts", un mouvement de désobéissance civile initié par le directeur de la "Factory", à Avignon.
"Les artistes, la culture vont mourir", c'est le cri de détresse poussé par Jean-Luc Bansard, invité de la matinale de France Bleu Mayenne ce vendredi. Le comédien mayennais, directeur du Théâtre du Tiroir à Laval, en appelle à la désobéissance civile, à la rébellion. Tous les établissements culturels sont fermés à cause de l'épidémie de coronavirus et aucune date de réouverture n'est pour l'instant fixée.
Un appel au secours, un acte de résistance
Ce samedi 30 janvier, il va participer à l'opération nationale "théâtres ouverts" dont le principe est simple : ouvrir tous les théâtres de France en même temps, pendant une heure, et accueillir le public avec des masques, du gel et de la distance : "Un acte de résistance résolu mais pas de défiance à la légalité, nous devons agir dans le respect des précautions sanitaires, mais en affirmant haut et fort que la vitalité de l’Art Vivant ne peut pas être une variable d’ajustement. Notre secteur économique a été mis à genoux, la dépendance aux indemnités ne doit pas être un motif pour se taire. Unissons-nous le 30 janvier pour que le Printemps d’une espérance refleurisse dans nos salles".
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Gérer mes choixJean-Luc Bansard ne se considère pas comme un martyr ou un résistant. Il fait part de sa détresse, presque de son désespoir, de voir ce qu'il appelle la discrimination imposée par le gouvernement aux lieux de culture confie-t-il à France Bleu Mayenne : "On nous prépare une société de marchandise et pas de culture. Beaucoup de compagnies vont mourir, des comédiens vont changer de métier". Il craint pour l'avenir du secteur culturel post-Covid : "Dans le monde d'après, il n'y aura que les institutions culturelles d'Etat et des grosses collectivités qui vont pouvoir offrir des œuvres d'imagination".
"Madame Bachelot, elle me fait gerber"
Pour bien faire comprendre le malaise actuel, la paupérisation de celles et ceux qui font partie du milieu culturel, le directeur du Théâtre du Tiroir prend l'exemple d'un musicien qui travaille pour sa compagnie : "il a perdu 40 spectacles, il ne peut plus payer ses factures". Il cible enfin la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, qui défend mal, selon lui, le secteur : "Elle me fait gerber, elle a de belles déclarations d'amour pour les artistes. Quand on dit qu'on aime quelqu'un, il faut le montrer, le prouver".
"Nous ne sommes pas des diffuseurs de virus"
Jean-Luc Bansard demande donc la réouverture des établissements culturels, "moins dangereux pour la circulation du virus que les transports en commun, les supermarchés ou les lieux de culte. Les gens sont responsables. La culture est essentielle".