La marque de prêt-à-porter crée la polémique en ne proposant pas de vêtements au-delà du 40.
Source Sipa MediaPlan com' ou simple bêtise ? La marque Abercrombie, déjà contestée pour sa tendance à dénuder ses vendeurs ou proposer des bikinis rembourrés aux fillettes, fait encore une fois parler d'elle. Le motif ? L'enseigne de vêtements pour adolescents et jeunes adultes ne propose pas de vêtements au-delà de la taille 40. Le PDG de la marque américaine, Mike Jeffries, "ne veut pas de gros dans ses magasins. Il veut des personnes minces et beaux", a expliqué au site spécialisé Business Insider Robin Lewis, auteur d'un livre sur les dessous du prêt-à-porter. "Il ne veut pas que ses principaux clients voient des gens moins sexy porter ses vêtements. Les gens qui portent ses vêtements doivent avoir l'impression d'être dans le coup".
Plusieurs milliers de personnes ont déjà signé une pétition, lancée en ligne mercredi, pour appeler à boycotter la marque. "Au PDG d'Abercrombie&Fitch Mike Jeffries : arrêtez de dire à nos ados qu'ils ne sont pas beaux ; faîtes des vêtements pour les ados de toutes les tailles", enjoint le fondateur de la pétition. Pour l'occasion, Benjamin O'Keefe a exhumé une interview édifiante du dirigeant. "Dans chaque école, il y a les enfants cools et populaires et il y a les autres. Nous, on va chercher les enfants cools. Seules certaines catégories de personnes peuvent acheter et porter nos vêtements. Excluons-nous des gens ? Absolument", affirmait Robin Lewis à Salon. Autre témoignage qui a émergé ces derniers jours : celui d'une ancienne vendeuse qui raconte avoir été congédiée après avoir pris quelques kilos.
Les produits retournés immédiatement détruits
Les pratiques sociales de l'enseigne laissent tout aussi rêveurs. En 2010, un manager révélait que les produits retournés par les clients étaient immédiatement détruits, en dépit des demandes des associations pour les récupérer. "Abercrombie ne veut pas laisser penser que n'importe qui, une personne pauvre, peut porter ses vêtements", analysait-il. En avril dernier, une autre enseigne du groupe Abercrombie&Fitch faisait parler d'elle en France. Les employés d'Hollister, marque de sportswear, dénonçaient les atteintes à la vie privée, les dépassements du temps de travail autorisés et la discrimination en oeuvre dans les magasins de la marque débarquée dans l'hexagone fin 2011(mai 2011 pour Abercrombie). Le groupe américain a déjà été condamné à plusieurs reprises pour discrimination à l'embauche aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. En 2004, il avait notamment accepté de payer 50 millions de dollars à un collectif d'employés et de personnes issues de minorités ethniques qui affirmaient avoir été dissuadées par l'entreprise de poser leur candidature.