Une autre mort dans une boîte de dons de vêtements

Le fabricant des bacs de collecte de vêtements utilisés par des organismes de bienfaisance un peu partout au Canada a annoncé mardi qu'il avait cessé de produire le modèle de conteneurs en métal qui a été impliqué récemment dans au moins deux décès.

Mis à jour le 8 janv. 2019
MICHELLE MCQUIGGELA PRESSE CANADIENNE

RangeView Fabricating, une entreprise de la région de Toronto, a indiqué que son objectif était désormais de modifier les conteneurs existants afin d'améliorer leur sécurité.

Le directeur de l'entreprise, Brandon Agro, a soutenu qu'en 25 ans, les organismes de bienfaisance qui utilisent ses bacs n'avaient jamais connu de problèmes. Mais avec au moins huit décès documentés au Canada depuis 2015, y compris celui d'une femme à Toronto mardi matin, M. Agro a estimé qu'il fallait agir immédiatement. Cette mesure pourrait obliger les organismes de bienfaisance à renoncer à certaines astuces antivol et à se concentrer d'abord sur la protection des populations vulnérables, a estimé M. Agro.

Le directeur de RangeView soutient que les bacs les plus souvent impliqués dans les décès, dont deux en autant de semaines, sont de conception «boîte aux lettres». Il recommande aux organismes de bienfaisance de les modifier pour l'instant, en attendant un nouveau concept qui soit à la fois sécuritaire et à l'épreuve des vols.

Une autre mort dans une boîte de dons de vêtements

Le 30 décembre, à West Vancouver, un homme de 34 ans est mort après être resté coincé dans un bac fabriqué par RangeView. Sa mort a incité les autorités municipales à faire sceller les bacs de dons et à rechercher des solutions plus sûres.

Un nouveau décès, mardi à Toronto, s'est déroulé de la même manière, selon la policière Genifferjit Sidhu. Les agents ont été appelés peu après 13h30 lorsqu'une personne a signalé avoir vu une femme partiellement coincée à l'intérieur d'un bac - toujours un Rangeview. Les pompiers ont scié la boîte, mais le décès de la dame a été constaté sur place. Mme Sidhu a déclaré que l'affaire n'était pas considérée comme suspecte et qu'aucune enquête criminelle n'était en cours.

«Pièges mortels» pour sans-abri

Ce drame a poussé le maire de Toronto, John Tory, à écrire au comité municipal des permis, qui était justement en train de revoir la réglementation sur ces bacs de collecte de vêtements d'occasion. M. Tory a demandé au comité d'inclure la sécurité dans le cadre de cet examen et d'accélérer le processus.

Les défenseurs des sans-abri ont sonné l'alarme à propos de ces bacs, qu'ils qualifient même de «pièges mortels» pour les populations vulnérables. Jeremy Hunka, d'un centre communautaire de Vancouver, explique que les personnes en situation d'itinérance se tournent souvent vers ces bacs pour se procurer des vêtements ou même un abri, sans se rendre compte du danger qui les guette.

En plus de cinq décès survenus en Colombie-Britannique, un homme de 32 ans a été retrouvé mort dans une boîte de dons en novembre dernier à Cambridge, en Ontario, et un autre dans la vingtaine est décédé dans un bac similaire à Calgary, en juillet 2017.

Diabète Canada a annoncé la semaine dernière que 240 de ses bacs avaient déjà été modifiés en Ontario seulement, pour les rendre plus sécuritaires. L'organisme B'nai Brith, à qui appartenait le bac impliqué dans l'accident mortel de mardi à Toronto, n'a pas indiqué s'il envisageait de modifier ses boîtes de dons, mais il a qualifié la mort de cette femme de «terrible et tragique».

En plus de mettre au point des prototypes à l'interne, M. Agro a déclaré que son entreprise s'était associée à un professeur de l'Université de la Colombie-Britannique, qui a chargé des étudiants en génie de quatrième année de concevoir des bacs à la fois sécuritaires et à l'abri du vol.

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