Baisse du pouvoir d'achat : ce qu'en pensent les Narbonnais

"Heureusement que nous avons le marché"

Laurent, 61 ans : "Je suis à la retraite, mon revenu a baissé et il n'est pas prêt d'augmenter ! Heureusement que nous avons le marché où les prix sont relativement abordables pour les fruits et les légumes... mais ce n'est qu'une fois par semaine. Je ne me plains pas car je n'ai pas besoin de rogner sur des dépenses nécessaires comme le chauffage. Mais quand je fais le plein de fioul, ça me coûte 500 € de plus que les années précédentes ! Sans compter l'essence... J'ai de la chance car j'habite Narbonne et je peux me déplacer à pied. Je pense qu'une des solutions serait de consommer moins et plus responsable, de ne pas prendre la voiture quand c'est possible... Quant aux manifestants, je suis de tout cœur avec eux !".

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"Les plaisirs sont mis de côté"

Baisse du pouvoir d'achat : ce qu'en pensent les Narbonnais

Caroline, 54 ans : "Hormis l'alimentaire et les factures à payer, j'économise sur le vestimentaire, les plaisirs sont mis de côté et le parfum, on oublie ! Car une fois qu'on a tout payé, il reste juste de quoi manger, alors je préfère faire plaisir à ma fille. Il faudrait que les salaires augmentent et suivent le coût de la vie... surtout quand on voit le kilo de tomates à 3,80 € ! Autrefois, pour 100 francs, on faisait des courses pour 3 jours. Aujourd'hui, avec 15 € on n'a rien".

"Comment va-t-on finir nos jours ?"

Muriel, 57 ans, et Fabienne, 55 ans (restauratrice et peintre en bâtiment au chômage): "Le pouvoir d'achat, c'est la catastrophe ! On a peur pour nos enfants et nos petits enfants. Et comment va-t-on finir nos jours ? On a du mal à payer les factures et à manger... pourtant nous avons des revenus. On a diminué le budget des sorties, des restos, de l'habillement et de l'essence. Y compris pour la nourriture, on regarde bien les prix et on privilégie les promotions. Nous avons toujours travaillé, mais depuis 2 à 3 ans c'est problématique. Nous connaissons un monsieur qui fouille les poubelles le soir, mais il n'est pas sans abri. Cela fait mal au cœur de voir des gens qui n'ont pas à manger. Et même si on a envie de donner, on a du mal car c'est aussi difficile pour nous".

"Du plus jeune au plus vieux... tous concernés"

Inès, 22 ans, et Fatima 40 ans, commerçantes sur le marché : "Nos clients ne mangent pas beaucoup en ce moment ! Ils n'achètent plus rien ! Du plus jeune au plus âgés, ils sont tous concernés par la baisse du pouvoir d'achat. Nous n'avons pas augmenté nos prix, nous les avons même un peu baissés. Mais cela ne change rien. Depuis le coronavirus, et surtout depuis ce mois de septembre alors que tout augmente, on sent bien la différence. Pour aider les habitants, la mairie pourrait faire le parking gratuit le jour de marché".

"Cette situation pourrait aggraver la délinquance"

Sandy, 28 ans, maman de deux enfants : "On travaille pour payer les factures et pratiquement pas pour nos plaisirs. Les sorties à quatre avec les enfants, les parcs, le shopping... deviennent plus difficiles. On réduit les activités payantes, on préfère les sorties dans la nature, on s'accorde un café ou une crêpe... des plaisirs moins chers. Moi je n'ai pas le temps d'aller manifester, mais je pense qu'il faudrait plus de monde dans la rue. Il faut revenir à un équilibre entre les prix et les revenus, sinon je ne sais pas comment on fera pour vivre ! Je pense que cette situation pourrait aggraver la délinquance : les jeunes en auront marre de ne pas trouver de travail et de ne pas s'en sortir... cela peut pousser certaines personnes à bout et au vol. L'argent ne fait pas le bonheur, mais on se sent mieux quand on en a".

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