Mode : Beebs, pionnier de la seconde main pour enfants, lève 3 millions
Adrien LelievrePartager par mailImprimer
La start-up Beebs vient de lever 3 millions d'euros auprès d'Isai et Citizen Capital. La société assure avoir vendu plus de 40.000 articles pour enfants depuis son lancement à la fin 2020.
L'arrivée d'un bébé est un choc émotionnel pour les parents, mais aussi une épreuve financière. Pendant la grossesse, il faut préparer l'arrivée du nouveau-né en achetant une poussette, un lit, une table à langer, des vêtements, des couches, des biberons, etc.
Et après la naissance, le bout de chou grandit si vite qu'il faut renouveler sa garde-robe à vitesse grand V et acheter de nouveaux équipements. Arsène Huot et Morgan Hilmi, deux amis, l'ont constaté au moment de l'arrivée de leur premier enfant, né à un mois d'intervalle à l'été 2019.
Produits spécifiques
« Cela nous revenait très cher d'acheter des produits que nous n'utilisions vraiment pas très longtemps », se souvient Morgan Hilmi. Les associés ont ainsi décidé de fonder Beebs, une plateforme de seconde main dédiée uniquement à l'univers de l'enfance (0 à 14 ans).
« Nous avons 250.000 produits et 250 catégories d'articles sur notre application, explique Morgan Hilmi. 80 % des articles vendus sont neufs ou en très bon état. » Les utilisateurs de Beebs peuvent y acheter ou vendre des produits, mais aussi échanger et s'entraider dans un espace communautaire. La société assure avoir vendu plus de 40.000 articles pour enfants depuis son lancement à la fin 2020.
ANALYSE - Mode : La seconde main séduit de plus en plusPour accélérer son développement, la jeune pousse vient de boucler un tour de table de 3 millions d'euros mené par les fonds Isai et Citizen Capital. Cette opération doit permettre à Beebs d'étoffer ses équipes, d'améliorer ses canaux de distribution (appli mobile et site Internet), et d'investir dans le marketing pour mieux se faire connaître.
Des offres riches
Le marché de la seconde main séduit pour des raisons économiques - les produits sont moins chers -, mais aussi écologiques - le textile est l'une des industries les plus polluantes. En raison de ses particularités, le segment de l'enfance est très dynamique et a vu plusieurs acteurs s'engouffrer dans la brèche, comme « Affaires de petits » ou « Il était plusieurs fois ».
Les grandes plateformes ne sont pas en reste Vinted, qui vient de boucler une levée de fonds de 250 millions d'euros, propose des vêtements d'occasion pour enfants, tout comme la licorne tricolore Vestiaire Collective. « Mais cette activité représente une petite part de notre activité », souligne Sophie Hersan, sa cofondatrice.
ACTU - Ba&sh met un pied dans le marché de la seconde main« Il existe des grands acteurs généralistes qui ont contribué à populariser le marché de la seconde main. Mais ils ne répondent pas à certains besoins spécifiques », veut croire Morgan Hilmi. Chez Beebs, il est en effet possible de trouver des mouche-bébé, des humidificateurs, des barrières pare-feu, des réducteurs de WC, des adaptateurs de cosy, etc.
Un marché où les marges sont faibles
« Il faut faire beaucoup d'audience pour exister dans le CtoC », met en garde Eric Gagnaire, fondateur de Patatam. C'est pourquoi cette start-up, qui avait démarré avec des produits dédiés à l'enfance en 2013 avant d'élargir sa gamme de produits, a fait un pivot en 2020 et travaille désormais avec des acteurs de la grande distribution (Carrefour, Auchan, Leclercq), où elle installe des corners de produits de seconde main.
ANALYSE - Mode durable : le business model de la consigne doit encore faire ses preuvesLe marché de la seconde main est estimé à plus de 1 milliard d'euros en France et devrait continuer à grossir à un rythme soutenu dans les prochaines années. Mais le conquérir n'est pas une tâche aisée. « Les marges sont plus faibles pour la seconde main », rappelle Eric Gagnaire. Les créateurs de Beebs sont prévenus.