Comment vendre mes objets au meilleur prix

Cinquante millions d’objets à vendre sur ebay.fr en France, quelque vingt-sept millions d’annonces en ligne sur leboncoin.fr… les Français revendent leurs objets de plus en plus facilement, et le marché de l’occasion est en pleine expansion. Mais où vendre, et surtout à quel prix ? Un bric-à-brac à quelques euros ne réclame évidemment pas les mêmes précautions qu’un bijou, un meuble ancien ou encore une collection de pièces rares.

Objets courants, l’embarras du choix

Livres, CD, DVD, jouets, vêtements… Les objets courants s’écoulent sur les sites d’annonces gratuits comme leboncoin.fr, rakuten.com, cdiscount.com, fnac.com, rueducommerce.fr, ainsi que sur les plateformes spécialisées, comme vinted.fr pour les vêtements ou izidore.com pour les meubles. Si vous pensez qu’un article est susceptible d’attirer de nombreux acheteurs, tentez votre chance sur ebay. Le mécanisme des enchères peut vous laisser espérer en tirer la meilleure offre. Pour vous positionner au prix du marché, rien de plus simple qu’une petite requête sur leboncoin.fr par exemple, en choisissant la rubrique « France entière ». En deux clics, tous les objets identiques disponibles s’affichent. Il ne vous reste qu’à adapter cette cotation à l’état de votre objet.

Optimiser ses annonces

Selon leboncoin.fr, une annonce sans photo attire sept fois moins d’acheteurs. Ne vous privez donc pas de cette possibilité offerte par tous les sites, et ne vous contentez pas de copier/coller des images du même article trouvées sur internet. La présentation du véritable objet mis en vente est bien préférable. Pour réaliser ce type d’image, un smartphone suffit. Placez l’article sur un fond neutre, cadrez serré et prenez vos photos de préférence sous une lumière naturelle. Soignez le texte de votre annonce et indiquez toute information utile et de nature à rassurer les acheteurs potentiels : « dans son emballage d’origine », « facture fournie », etc.

Sécuriser les transactions

Pour les ventes à distance, les sites qui proposent un service de « tiers de confiance » sécurisent les transactions en encaissant le paiement de la vente, et en le remettant au vendeur seulement lorsque l’acheteur a confirmé la réception du produit. Une sécurité pour les acheteurs, donc, mais également utile pour les vendeurs. En expédiant systématiquement les produits vendus par colis suivi, voire en recommandé, vous pourrez si nécessaire fournir au site la preuve de réception par l’acheteur, et ainsi être payé. Cette sécurité a toutefois un coût : la plateforme prélève une commission de l’ordre de 10 à 15 % du prix de vente jusqu’à 150 € en moyenne, puis un pourcentage dégressif au-delà. Certains porte-monnaie électroniques, comme Paypal, proposent un service comparable.

Filtrer les acheteurs

Vous aurez beau cocher les cases qui stipulent que vous refusez tout démarchage commercial, difficile d’y échapper. D’où l’intérêt de distinguer les vrais acheteurs des curieux ou commerciaux sans scrupule. Exigez un premier contact par mail en ne diffusant pas votre numéro de téléphone. Indiquez que vous ne donnerez suite qu’aux courriels précisant le contact téléphonique de l’acheteur. Ce filtrage est efficace à 95 %. Pour couper court à toute discussion inutile, stipulez également dans l’annonce le mode de vente que vous retenez : remise en main propre uniquement, à prendre à domicile ou envoi possible. Si vous suivez rigoureusement vos annonces, ajoutez dans le texte la mention « annonce en ligne = produit toujours disponible » qui vous évitera de répondre cent fois de suite « oui, le produit est toujours en vente » ! Mais pensez à désactiver votre annonce dès que la transaction est conclue.

Quid des collections ?

Comment vendre mes objets au meilleur prix

Pour vendre des objets anciens ou de collection, le mieux est de les faire estimer d’abord. Qu’il s’agisse de timbres (cnep.fr, yvert.com), de pièces (numiscorner.com, lefranc.net), de bouteilles (idealwine.com ou cavacave.com) ou de matériel photo (chassimages.com). Et si les cotes donnent une idée de la valeur des articles, l’état de conservation impacte sensiblement la valeur de revente finale.

Bijoux, meubles, expertise recommandée

Il n’existe aucun référentiel officiel de cotation des bijoux. Trop de critères entrent en ligne de compte. L’expertise de bijoutiers professionnels, voire d’un commissaire-priseur, est recommandée si vous pensez détenir une pièce de valeur. A défaut, or, argent ou diamant peuvent être rachetés à leur cote officielle sur bdor.fr, gold.fr, metaux-precieux.fr et valuae.com, en vue d’être refondus ou réutilisés. Même chose pour les tableaux, domaine où les faux et contrefaçons sont nombreux. Pour du mobilier, les sites comme meubliz.com donnent accès à un catalogue de meubles anciens et design qui permet d’obtenir une fourchette de prix. Mais pour toute pièce estimée à plus de 100 €, pour l’affiner, il est recommandé de recourir à expertise d’un antiquaire ou d’un commissaire-priseur. Car selon l’état, le détail du style, la qualité des matériaux employés, la patine… la valeur de marché peut varier de 1 à 10.

Vente aux enchères, c’est pour moi ?

Bibelots, objets d’art, bijoux, voitures de collection… tout, ou presque, peut se vendre aux enchères via une salle ou un hôtel des ventes (annuaire et calendrier sur encherespubliques.com). Commencez par faire réaliser une expertise par un commissaire-priseur attaché à la salle de votre choix. Le coût de cette opération sera le plus souvent intégré à sa commission. Mais vous risquez d’avoir à la payer si vous renoncez à la vente. Attention, à l’issue de la vente, vous devrez régler des « frais vendeurs », qui peuvent représenter jusqu’à 20 % du prix d’adjudication. Vous pouvez tenter de négocier ce montant, tout comme le coût de l’expertise, d’un éventuel certificat d’authenticité, etc. Un bon point : en plus de leur expertise quant à la cotation des objets, les commissaires-priseurs assurent la sécurité juridique de la transaction.

En salle des ventes ou en ligne

Désormais, il n’est plus indispensable d’arpenter les hôtels des ventes physiques pour profiter des enchères. Même chez les grands noms du secteur, comme Drouot, Artcurial, Sotheby’s, Christie’s, Interencheres ou Auction, les commissaires-priseurs proposent leurs services en ligne. Avec en prime la sécurité juridique apportée par ces professionnels. A côté de ces salles des ventes cohabitent des sites internet dédiés aux enchères. Outre ebay.fr, catawiki.fr, expertissim.com, et vavabid.be proposent des ventes dans des domaines très variés et pour tous les budgets. Sur ces sites vous négociez de gré à gré. Toutefois le paiement peut être sécurisé par l’utilisation d’un porte-monnaie électronique type Paypal.

Attention aux arnaques

Les escrocs ciblent aussi bien les acheteurs que les vendeurs sur les sites des petites annonces. Les pièges les plus fréquents restent les chèques falsifiés, volés ou sans provision et le virement bancaire émis depuis l’étranger (à l’international, un mandat pouvant être annulé après son émission sous certaines conditions). Pour éviter les chèques en bois, attendez toujours d’avoir confirmation de l’encaissement de votre banquier avant d’envoyer l’objet. Et pour contrer le risque potentiel d’un virement bancaire international, il n’est d’autre solution que de refuser systématiquement ce mode de paiement.

Les conseils de Pierre Taugourdeau, directeur juridique du conseil des ventes*

* Conseil des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques.

Le vintage a la cote

« Nos placards abritent-ils des richesses ignorées ? Aujourd’hui encore, certaines bandes dessinées sont très recherchées. Un rarissime Tintin chez les Soviets s’échange ainsi contre 18 000 €. Les albums promotionnels de Gaston Lagaffe de 2 000 à 4 000 €, et les premiers Spirou et Fantasio de 500 à 1 000 € pièce. Mais attention, le moindre défaut d’aspect divise le prix par dix. Les jouets anciens sont également une niche pour collectionneurs et spéculateurs. Les soldats de plomb, devenus rares en bon état, peuvent valoir jus qu’à 10 000 € pour une série complète, sans usure. Les petites voitures ne sont pas en reste : Dinky Toys, Tekno, Cij… cotent de 50 à 1 500 € pour un modèle recherché, en excellent état et dans son emballage d’origine. Les premiers ordinateurs peuvent également valoir cher : jusqu’à 5 000 € pour un IBM 5010 des années 70 ! Même chose pour les consoles de jeux Atari ou Nintendo des années 80 à 90, et même pour les cartouches de jeux, avec une cote à 800 € pour le premier Mario Kart 64 à l’état neuf. »

Un impôt pour les grosses ventes

Les revenus tirés de la vente occasionnelle d’objets d’occasion « dans le cadre de la gestion du patrimoine privé » sont exonérés d’impôt. Toutefois, les bijoux, objets d’art ou de collection et antiquités sont soumis à la taxe forfaitaire sur les objets précieux, dès que leur valeur dépasse 5 000 € par article. En ce qui concerne l’or, cette taxe s’applique dès le premier euro. La vente des autres biens valant plus de 5 000 € est, elle, soumise à l’imposition des plus-values de cession, au taux de 19 %. Meubles meublants, appareils électroménagers, autos et motos sont toutefois exonérés. Chaque année, avant le 31 janvier, les plateformes doivent vous transmettre, ainsi qu’à l’administration fiscale, un récapitulatif de vos ventes réalisées l’année précédente.

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