Plastiqu'Adour, une aventure écoresponsable à bord d'un canoë fait de bouteilles en plastique
Joffrey et Loïc ont eu une idée folle : construire un canoë fait de bouteilles en plastique pour descendre l'Adour, de sa source dans les Pyrénées à l'océan Atlantique. Une aventure écoresponsable pour retracer le cycle du déchet plastique de la terre jusqu'à nos océans.
Passionnés par l'aventure humaine et environnementale, Joffrey Maluski et Loïc Forques se sont lancés le défi de descendre l'Adour, de sa source au pic du Midi de Bigorre à son embouchure à Bayonne, avec une embarcation faite à partir de bouteilles de soda. Avec leur projet Plastiqu'Adour, ils veulent sensibiliser sur la pollution des plastiques dans les cours d'eau en retraçant le cycle de ces déchets de la terre à l'océan.
Fin août 2021, les deux amis se contactent pour tenter de partir à l'aventure ensemble. Joffrey souhaite une expédition en mode "bikeraft" qui consiste à faire un périple qui combine le vélo et une embarcation. Loïc, quant à lui, revient d'une expédition engagée, en Afrique, sur la pollution du plastique. Parti avec l'association The Flipflopi Project, il a navigué sur le lac Victoria avec un bateau construit à partir de déchets plastiques.
Ils souhaitent que cette aventure soit près de chez eux et réalisée rapidement. Loïc vit à Biarritz et Joffrey, originaire du Var, connaît bien les Pyrénées. Leur choix se porte tout naturellement sur l'Adour qui "est l'une des rivières les plus connue du Sud-ouest".
Le projet Plastiqu'Adour vient de voir le jour.
"Il a fallu s'organiser hyper rapidement"
La décision de faire l'aventure a été prise fin août pour un départ prévu le 26 octobre : "L'idée du projet est arrivée assez tard, je crois un mois avant qu'on parte, à peu près."
Joffrey et Loïc ne se laissent pas abattre par l'urgence du calendrier. À première vue, la préparation semble un peu improvisée.
Il faut désormais chercher la matière première pour confectionner le canoë. Direction Bayonne et sa fête du jambon pour récupérer des bouteilles en plastique : "On a fouillé un peu toutes les poubelles et on a récupéré les bouteilles de plastique qui nous intéressaient." Avec une préférence pour les bouteilles de soda, car elles résistent mieux à la pression. Au total, près de 600 bouteilles ont été nécessaires pour la flottaison du canoë.
Toujours dans un souci d'aventure écoresponsable, le choix de la structure de l'embarcation s'est posé sur le bambou qui est un matériau naturel renouvelable qui préserve l'environnement : "On a fait toute la structure en bambou avec un monsieur qui travaille le bambou vers Castres."
Avant le grand départ, le canoë a passé des tests concluants sur un lac près de Biarritz.
Tracter le canoë à la force des mollets
Le 26 octobre, Joffrey et Loïc partent de Biarritz à vélo et direction le col du Tourmalet et sa source de l'Adour. Avec ses 90 kg, le canoë est difficile à tracter dans les montées et dans les descentes : "À monter, c'était très dur, on ne pouvait pas rester sur le vélo. Sur la descente, le bateau était tellement lourd, qu'au final, ça nous entraînait."
L'idée de départ est abandonnée et ils laissent le canoë à Tarbes. Joffrey et Loïc décident malgré tout de faire l'ascension du col du Tourmalet à vélo.
Ils redescendent, récupèrent le canoë à Tarbes et direction Aire-sur-l'Adour pour sa mise à l'eau.
L'aventure au fil de l'eau
Les premiers jours, Joffrey et Loïc sont confrontés à des problèmes de stabilité de l'embarcation. La solution : retirer des bouteilles en dessous pour les rajouter aux flotteurs : "À partir de ce moment-là, il était super stable. Et sinon, les gros inconvénients, c'était plus la maniabilité et le poids."
Autre difficulté sur leur trajet, le passage des nombreux barrages : "Il fallait sortir le bateau de l'eau de temps en temps et le porter." Aux 90 kg du canoë, il faut rajouter les vélos ainsi que tout l'équipement. À cela, s'ajoute la faible profondeur de certains passages qui rend impossible toute navigation.
Le troisième jour, un choix s'impose sur un embranchement à prendre. À droite ou à gauche ? La décision est prise, ça sera à gauche ! Quelques mètres plus loin, des rapides et un virage à 90 degrés. L'embarcation se déporte vers la rive et ses ronces. Le canoë chavire.
Joffrey et Loïc reprennent leurs esprits. Rien ne manque sauf une pagaie et une gourde qu'ils retrouveront quelques mètres plus loin. Ils reprennent leur chemin, frigorifiés "On a fait encore six ou sept kilomètres." Direction leur prochaine étape, Grenade-sur-l'Adour (Landes).
Trempés et fatigués, ils arrivent près du débarcadère du club de kayak de la petite ville landaise. lls mettent pied à terre. Au bout de quelques minutes, des membres du club viennent voir ce qu'il se passe. Très vite, ils leur proposent de se réchauffer, de se restaurer et surtout de faire sécher les vêtements. Joffrey et Loïc y resteront trois jours pour participer notamment à quelques activités avec eux.
Le reste de leur périple sera beaucoup plus calme. Joffrey et Loïc vont, le long de l'Adour, à la rencontre d'enfants dans des centres de loisirs pour leur parler du but de leur expédition : sensibiliser à la pollution plastique dans les cours d'eau.
Le 13 novembre et 128 km plus tard, ils arrivent à destination à la Société Nautique de Bayonne. Amis et curieux sont là pour les accueillir, ainsi que l'une des familles qu'ils avaient rencontrée à Grenade-sur-l'Adour.
Quand on demande à Joffrey et Loïc s'ils ont décidé de repartir à l'aventure ensemble, leur réponse est sans équivoque :
Photographes et vidéastes, les deux amis ont décidé de faire un documentaire sur leur aventure pour une nouvelle fois sensibiliser le plus de monde possible sur cette pollution qui défigure nos cours d'eau et la nature.
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Gérer mes choixEt après ?
Chacun de leur côté, Joffrey et Loïc vont repartir à l'aventure.
Joffrey va s'élancer, début février, sur les routes d'Europe et de Scandinavie pour rallier le Var au Cap Nord afin de promouvoir et de récolter des fonds pour l'Association Léo qui aide les familles et finance la recherche sur les cancers pédiatriques.
Loïc, quant à lui, va repartir en Afrique pour une expédition au large du Kenya avec une nouvelle fois un bateau construit avec des déchets en plastique afin de tenter de trouver des solutions pour traiter les déchets d'îles en îles.
Vous pouvez suivre leurs aventures sur les comptes Instagram : Joffrey Maluski et Loïc Forques.
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